Le vieux Montmartre . courstout empli du plus fol humour, La rosière montéesur son âne écoutait en rougissant. Cétait idylliqueet charmant. Il y eut des réjouissances de toutessortes et le bal durait encore le lendemain matin. Tout avait si bien réussi quun comité se formapour organiserune fête sembla-ble lété suivantet ce fut alorsune navranteaventure. On avait desprojets grandio-ses. 11 y auraitune cavalcade,une matinée lit-téraire, un dî-ner, un bal. Geladevait être for-midable. Il fal-lait des commanditaires ; ca en trouva parmi lescommeiçants devant lesquels le cortège devait pas-ser. Tou
Le vieux Montmartre . courstout empli du plus fol humour, La rosière montéesur son âne écoutait en rougissant. Cétait idylliqueet charmant. Il y eut des réjouissances de toutessortes et le bal durait encore le lendemain matin. Tout avait si bien réussi quun comité se formapour organiserune fête sembla-ble lété suivantet ce fut alorsune navranteaventure. On avait desprojets grandio-ses. 11 y auraitune cavalcade,une matinée lit-téraire, un dî-ner, un bal. Geladevait être for-midable. Il fal-lait des commanditaires ; ca en trouva parmi lescommeiçants devant lesquels le cortège devait pas-ser. Tous les artistes arrivés quon sollicita envoyè-rent des dessins ou de largent. Un membre de lIns-titut accepta même la présidence dhonneur. Cétaittrop beau pour réussir jusquau bout. On se réunis-sait tous les mercredis soirs au Conservatoire deMontmartre, cabaret disparu depuis et remplacé parune brasserie du boulevard Rochechouart. Les ar-tistes montraient leurs projets de chars. Le trésorier. 44 LE VIEUX MONTMARTRE annonça des dons princiers. On causait beaucoup,on discutait à perte de vue, on sanimait ; parfois,avi milieu dun sérieux débat, lun faisait un motdrôle ou un calembour, les uns riaient, les autresprotestaient; dans le tumulte, on versait à était plein dentrain et de joie, mais le singuliertravail quon y faisait! Les costumes, on ne saitcomment, se trouvèrent commandés, les détails lesplus infimes étaient résolus, les choses importantesTétaient beaucoup moins, et puis un beau jour, enfaisant les comptes, on saperçut du triste état dela caisse. On avait mal calculé les devis : il yavait eu des dépenses inattendues. Cétait undésastre. Le comité fut remercié ; celui qui lelemplaça, fit tout ce quil put pour réaliser tous lesbeaux projets. Cétait chose impossible : de touscôtés arrivaient les réclamations et les factures ;tout le monde commençait à sen désintéresser. Lafête eut lieu, mais elle fut infinime
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