. Moscou. uges et de bleus, de dorés ou dargentés ; il y en a même de somp-tueusement capitonnés qui semblent vous inviter au sommeil éternel,cercueils neufs et défraîchis, cercueils sur mesure et de confection. Lesmarchands qui tiennent cet article indispensable, mais peu réjouissant,ont, je dois le reconnaître, le tact de ne point faire doffres aux passants. Ces passants constituent par êmes un spectacle intéressant pourle touriste; la Russie na pas encore été envahie par la monotonie du cos-tume occidental ; cest une joie pour les j-eux que de voir défiler sur lestrottoirs de bois ou


. Moscou. uges et de bleus, de dorés ou dargentés ; il y en a même de somp-tueusement capitonnés qui semblent vous inviter au sommeil éternel,cercueils neufs et défraîchis, cercueils sur mesure et de confection. Lesmarchands qui tiennent cet article indispensable, mais peu réjouissant,ont, je dois le reconnaître, le tact de ne point faire doffres aux passants. Ces passants constituent par êmes un spectacle intéressant pourle touriste; la Russie na pas encore été envahie par la monotonie du cos-tume occidental ; cest une joie pour les j-eux que de voir défiler sur lestrottoirs de bois ou sur le pavé inégal les moujiks à longs caftans, à gran-des bottes, ou chaussés de laptis en écorce de tilleuls, les femmes aux cos- vr !•: (iiXiK : tûmes muUic(jlores dont la taille remonte parfois jusque sous les seins,coiffées tantôt dun fichu — notre bonnet est inconnu, — tantôt, maisbien rarement hélas 1 de ce diadème somptueux, le kakochiuk, brodé deperles La Tour JTvan le Grand. Cest une joie pour les ctpurs sensibles de constater la tendresse de cesbons moujiks pour les animaux, leur respect pour le pigeon — s)mibole duSaint-Esprit — qui sébat en liberté dans les rues les plus fréquentéessans jamais craindre quon porte sur lui une main homicide pour luifaire faire connaissance avec la broche ou la casserole. — la tendresse descochers pour leurs chevaux qui sont rarement rudoyés, qui trouvent danstous les quartiers des mangeoires confortables et sont moins souvent 8 MOSCOU que chez nous réduits à dévorer leur maigre pitance la tête enferméedans un vilain sac. Un trait qui nous frappe encore chez ce peuple moscovite, cest labonhomie de son ivresse. Certes il aime à boire et quand il a bu il rouledans le ruisseau ; mais il a le vin tendre et quand il a trop fêté la vodka ,cest plutôt par des larmes et par des embrassements quil trahit son émo-tion; il est dévot et il ne rougit point de sa foi; ses génufle


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