La Lecture . oupde coude involontaire aupremier et dailleurs uni-que violon, il disparut ra-pidement par la petiteporte de sortie des musi-ciens , comme Mordauntsenfonce dans la murailledevant lépée de dArta-gnan. Mais, quelque rapidequeût été sa fuite, monœil habitué à sonder lesprofondeurs dune salle —pleine ou vide — avait \)Usaisir sur le visage amai-gri du jeune honmie unede ces expressions déses-pérées que lart renoncequelquefois à exprimer,et,au moment de dis])araître,javais vu le musicien por-ter vivement son mouchoirà ses yeux, puis à ses lè-vres, et le tissu avait ététeint bientôt du
La Lecture . oupde coude involontaire aupremier et dailleurs uni-que violon, il disparut ra-pidement par la petiteporte de sortie des musi-ciens , comme Mordauntsenfonce dans la murailledevant lépée de dArta-gnan. Mais, quelque rapidequeût été sa fuite, monœil habitué à sonder lesprofondeurs dune salle —pleine ou vide — avait \)Usaisir sur le visage amai-gri du jeune honmie unede ces expressions déses-pérées que lart renoncequelquefois à exprimer,et,au moment de dis])araître,javais vu le musicien por-ter vivement son mouchoirà ses yeux, puis à ses lè-vres, et le tissu avait ététeint bientôt dune tacherouge (|ui — faut-il vous le dire ? — était du sang I Sirop de cadavre! La ])laisanterie me revenait cruellement auxor(ill(>s pendant que jacliovais ma scène, et làme de Buridanfut, pendant quelques minutes, très éloignée de Marguerite Je pensais au musicien e1 le prestige de lart pas lout entier à cette sinistre réalité: un mouchoir. .)« mv heurtai presque au music;icii quiiiialtnndail. (lago 33.) BRICHANTEAU 33 taché de sang comme celui quAndré Roswein (un de mes bons. rôles) présente à Dalila. Mon acte fini, je remontais à ma loa:e,lorsque, sur lescalier, et tenant encore son mouchoir rou^i sursa bouche, je rencontrai, je me hoartai presque au musicien quiH)attendait. Il avait lair tremblant, — Ah! monsieur Brichanteau, je suis désolé, désolé... MonDieu, que je suis désolé! — Et de quoi, mon jeune ami? — Mais cette , du , ma sortie. Je compatissais intérieurement à cette timidité qui était connueun inconscient hommage. — Mon jeune ami dis-je, pour le consoler, rassurez-vous; jenai bien vu dautres ! Jai parfois bravé les tempêtes populaires etl;i cabale ma plus dune fois bombardé de pommes crues, cesobus végétaux que bravent les soldats de lart. Une interruptionde plus ou de moins mimporte peu. Dautant plus que je nen aipas moins eu mon rappel apr
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