. Les bons enfants . Tu ne seras libre que lorsque tu auras payé. » LES BONS ENFANTS 171 Plusieurs efforts inutiles, toujours suivis dunou deux soufflets, lui prouvèrent la nécessité decéder. Il enfonça sa grosse main dans la poche deson gilet et en tira une bourse bien garnie. « Combien dois-je vous payer votre jupon taché?demanda-t-il dun ton bourru. — Vous me donnerez quinze francs. Je lai payécela moi-même. —Cest affreux,ça ! Quinze francs !je ne peux pas » Il nacheva pas ;une rude secoussevint lui rappelersa promesse. (( Tenez, voiciles quinze êtes des vo-leurs ; je vous dé-no


. Les bons enfants . Tu ne seras libre que lorsque tu auras payé. » LES BONS ENFANTS 171 Plusieurs efforts inutiles, toujours suivis dunou deux soufflets, lui prouvèrent la nécessité decéder. Il enfonça sa grosse main dans la poche deson gilet et en tira une bourse bien garnie. « Combien dois-je vous payer votre jupon taché?demanda-t-il dun ton bourru. — Vous me donnerez quinze francs. Je lai payécela moi-même. —Cest affreux,ça ! Quinze francs !je ne peux pas » Il nacheva pas ;une rude secoussevint lui rappelersa promesse. (( Tenez, voiciles quinze êtes des vo-leurs ; je vous dé-noncerai à la jus-tice. — Laissez donc!Des voleurs ! onnous connaît dans le pays. Ce nest pas vous quon croira. Pourquoivenez-vous ici? Qui est-ce qui vous demandait?Je ne comprends rien à vos simagrées, à vos cris,à vos gambades. Payez le dégât que vous avezcommis, allez-vous-en et ne revenez plus : je nevous demande pas autre chose. » Esbrouffe, vaincu par son ennemi invisible, jeta À^. Un coup de pied lui fut applique. 172 LES BONS ENFANTS les quinze francs sur la table sans mot dire et sortit au moment où Lamalice rentrait. La mère Sanscœur lui raconta ce qui sétait passé, sauf les paroles de Lamalice, quelle navait pas entendues, de sorte quelle ne comprenait rien à la conduite dEsbrouflfe. <( Bien sûr quil a perdu lesprit. Il ma réelle-ment fait peur un moment; ses pieds ne posaientpas à terre; il criait, il gigotait, il hurlait. Et puisce garçon, qui ne donnerait pas un sou pour sauverla vie dun homme, et qui me donne quinze francssans que je les lui demande ! — Cest vrai, cousine, que cest singulier; maisjaimerais mieux tout de même que ce méchanthomme ne vînt pas chez nous. — Je crois bien, petite, quil ny viendra passouvent. » La mère Sanscœur et Lamalice se remirent à lou-vrage. Quand la mère Sanscœur alla préparer ledîner, Lamalice, qui était libre de samuser, se sou-haita près dEsbrouffe ; elle neut pas bea


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