Fables de Lessing . e rapine,Quand la frugalité fait seule mes trésors :De ta bonté divine Jattends, mon père, un autre Veux-tu que ta salive offre un subtil poison? — Les serpens venimeux ninspirent que la haine. — Eh! que ferai-je donc pour soulager ta peine? Il faut quau moindre tortTa vengeance soit prête;Je vais rendre ton col plus fort,Et de cornes orner ta tête.•— Ah! que dis-tu? je ny puis consentir;Changée ainsi, je pourrais devenir,Comme le bouc, une bête hargneuse ;Avec un tel défaut, serais-je plus heureuse?— Mais je crois, empêcher quon ne conspireContre ta


Fables de Lessing . e rapine,Quand la frugalité fait seule mes trésors :De ta bonté divine Jattends, mon père, un autre Veux-tu que ta salive offre un subtil poison? — Les serpens venimeux ninspirent que la haine. — Eh! que ferai-je donc pour soulager ta peine? Il faut quau moindre tortTa vengeance soit prête;Je vais rendre ton col plus fort,Et de cornes orner ta tête.•— Ah! que dis-tu? je ny puis consentir;Changée ainsi, je pourrais devenir,Comme le bouc, une bête hargneuse ;Avec un tel défaut, serais-je plus heureuse?— Mais je crois, empêcher quon ne conspireContre ta sûreté, quil faut absolumentQue tu puisses toi-même être en état de ! je nuirais moi-même? Oh! non, assurément,Dit la brebis en soupirant ; 7- BIBUOTHECA loo FABLES DE LESSING, Ne change point mon être, ô mon glorieux père ?Je ne me plaindrai plus, jaime bien mieux souffrirj Je crains le pouvoir de mal faire, Il men donnerait le désir. Et Jupiter bénit la brebis dé LIVRE II. loi FABLE XVni. LE RENARD ET LE TIGRE. J ai de ladresse,De la souplesse, Disait au tigre un fin renard ;Mais que nai-je ta force ainsi que ta vitesse ! Jaffronterais plus dun ! naurais-jc rien qui te convînt encore?Lui répondit le tigre. — Eh! vraiment, je lignore. — Fixe donc sur moi ton regard : La peau variée et brillante Dont la nature nous couvrit, Remplirait aussi ton attente ; Elle ressemble à ton esprit; Avec cette riche parure. Tu vaudrais mieux, je te le jure, 102 FABLES DE LESSING, Et du dedans, par le dcliors, Sans peine on jugerait alors : Ce serait une maladresse,Dit le renardj je nen veux nullement; Il ne fant pas que je paraisse Ce que je suis un seul instant :Dissimuler est mon constant usage. Eh, que ne puis-je aux yeux de tousFaire passer mon poil pour un plumage .* Hypocrites adroits, cette fable est pour vous.


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