Fleurs de lys : troisième concours littéraire de la Société St-Jean-Baptiste de Montréal . er et des peaux de castor,linvita à un grand festin, et on scella lalliance parune expédition de chasse et de pêche. Il fallut se remiettre en route. Les canotstraversèrent le lac, laissant à droite une hautemontagne, tombeau du grand Castor, daprèsla croyance naïve. Ils entrèrent ensuite dans larivière des Français, aux rives désolées, forméesde rochers abrupts, où? à peine quelques arbresmontrent de loin en loin leurs maigres silhouettestordues par le vent. A la mi-novembre, les canots atteignaient lel


Fleurs de lys : troisième concours littéraire de la Société St-Jean-Baptiste de Montréal . er et des peaux de castor,linvita à un grand festin, et on scella lalliance parune expédition de chasse et de pêche. Il fallut se remiettre en route. Les canotstraversèrent le lac, laissant à droite une hautemontagne, tombeau du grand Castor, daprèsla croyance naïve. Ils entrèrent ensuite dans larivière des Français, aux rives désolées, forméesde rochers abrupts, où? à peine quelques arbresmontrent de loin en loin leurs maigres silhouettestordues par le vent. A la mi-novembre, les canots atteignaient lelac Huron, la Douce Mer, que du Luth et sescompagnons saluaient dun cri surface verte, à peine ridée par le frisson despetites vagues, sétendait jusquà lhorizon, tou-chant le ciel par une barre dazur sombre; à louest,le soleil rougeâtre, sur le point de disparaître,regardait son image bercée au sein des eaux; versle sud-ouest, sallongeait la côte dénudée de lîleManitoulin, où vivent les Amiones, descendantsdu dieu souverain, le Grand Liè UNE EXPÉ 107 Du Luth sarrêta sur les bords du lac pour ypasser lhiver. Des tentes furent dressées, recou-vertes décorce de bouleau, et, sans incidents, lesmois sécoulèrent, la troupe trouvant en abon-dance le gibier et le poisson. ** * Les ortolans au collier jaune, la grive aucorsage roux, et la corneille, Inclinant son vol noir vers la cime des pins^ annoncèrent le retour du printemps. Les canotsremis en état, on prit la route du lac Supérieur. Au saut Sainte-Marie, du Luth envoya àFrontenac une lettre afin de justifier son départclandestin pour cette grande expédition. **Jenai pas pris les ordres de votre Seigneurie, luidisait-il, mais je compte que le service que je rendsà sa Majesté, disposera favorablement votreGrandeur à mon égard. Il est de première impor-tance dattacher à notre cause ces sauvages delouest. Les canots continuent leur route, et, au prin-tem


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