. Pauvre Blaise . t puis par rap-port à vous, parce que vous offensez le bon Dieuen me calomniant, et que le bon Dieu vous puniraun jour ou lautre. Et jaimerais mieux vous voirdemander pardon au bon Dieu et prendre la réso-lution de ne plus jamais loffenser. » Jules rougit; il sentait la générosité des senti-ments de Biaise et la vérité de ses paroles; maisson orgueil se révolta. JULES. Je te prie de ne pas te donner tant de peine àmon sujet et de ne pas faire le saint en priant pourmoi. Je sais bien prier pour moi-même. BLAISE. Il faut croire que non, Monsieur Jules, car, sivous saviez prier,


. Pauvre Blaise . t puis par rap-port à vous, parce que vous offensez le bon Dieuen me calomniant, et que le bon Dieu vous puniraun jour ou lautre. Et jaimerais mieux vous voirdemander pardon au bon Dieu et prendre la réso-lution de ne plus jamais loffenser. » Jules rougit; il sentait la générosité des senti-ments de Biaise et la vérité de ses paroles; maisson orgueil se révolta. JULES. Je te prie de ne pas te donner tant de peine àmon sujet et de ne pas faire le saint en priant pourmoi. Je sais bien prier pour moi-même. BLAISE. Il faut croire que non, Monsieur Jules, car, sivous saviez prier, le bon Dieu vous écouterait, etvous vous corrigeriez. JULES. Voyons, finis tes sottises, et va me chercher despots de fleurs pour remplir le carré. BLAISE. Quelles fleurs faudra-t-il demander? JULES. Des hortensias, des dahlias, des géraniums, desreines-marguerites, des pensées. PAUVRE BLAISE 91 BLAISE. Je ne sais si je me souviendrai de tout cela,Monsieur Jules; en tout cas, je ferai de mon Biaise revint avec une l^rouette pleine de fleurs. Biaise partit et ne tarda pas à revenir avec unebrouette pleine de toutes sortes de fleurs. « Il ny a pas de pensées, dit Jules; va me cher-cher des pensées. » 92 PAUVRE BLAISE Biaise repartit et revint avec beaucoup de fleurs,mais pas de pensées. JULES. Eh bien, je tavais ordonné dapporter des pen-sées! Quelles horreurs mapportes-tu là? BLAISE. Le jardinier na plus de pensées, Monsieur Jules;elles sont passées; mais il vous a envoyé en placeles plus belles fleurs de son jardin, li vous demandede les bien soigner pour les remettre dans le jardinquand vous nen voudrez plus. — Voilà comme je les soignerai, sécria Julesen se jetant sur les fleurs, les piétinant et les bri-sant avec colère. BLAISE. Ah! Monsieur Jules! quavez-vous fait? Le jar-dinier mavait tant dit den avoir grand soin, parceque ce sont des fleurs rares, que votre papa lui abien recommandées! JULES. Ça mest égal; et quest-ce que ça


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