Gazette des beaux-arts . t, rue Laffitte, nous trouvons la variété danslexécution et lunité dans le talent ; dune part, ceux qui considèrentlaquarelle comme un procédé dexpression distinct, dont lavantage etrecueil sont de fixer du premier coup, par lapplication dun ton définitiflimpression de la nature, ce sont les simples; dautre part, ceux qui,fiers de leur habileté, adroits à manier le pinceau ou la brosse, rendentles caprices de la lumière, les luisants des chairs, le grain des étoffes àgrand renfort dempâtements, de grattoirs et de gouache, ce sont les vir-tuoses. Nous les voyons vivre c


Gazette des beaux-arts . t, rue Laffitte, nous trouvons la variété danslexécution et lunité dans le talent ; dune part, ceux qui considèrentlaquarelle comme un procédé dexpression distinct, dont lavantage etrecueil sont de fixer du premier coup, par lapplication dun ton définitiflimpression de la nature, ce sont les simples; dautre part, ceux qui,fiers de leur habileté, adroits à manier le pinceau ou la brosse, rendentles caprices de la lumière, les luisants des chairs, le grain des étoffes àgrand renfort dempâtements, de grattoirs et de gouache, ce sont les vir-tuoses. Nous les voyons vivre côte à côte, sans se nuire les uns aux autres,bien au contraire. Cette division naturelle nous permet de procéderavec ordre. Cependant, avant de pénétrer dans chaque camp, il faut rendrehommage aux deux vétérans de laquarelle qui, sils étaient Anglais, au-raient depuis longtemps leur brevet de noblesse. MM. Eugène Lami etIsabey font partie de la société; on ne se serait point expliqué leur ab- I. liQk GAZETTE .DES BEAUX-ARTS. sence, et le hasard, comme sil était connaisseur, a placé côte à côteles deux maîtres : lun avec sa grâce, son esprit et son exécution char-mante ; lautre avec son imagination, son éclat et son mouvement. DeM. Lami il faudrait citer toutes les illustrations de Molière : heureuxmélange dobservation et de fantaisie. A côté le Manège est bien joli!cest une façon de concours hippique au xviii siècle; mais la scène estplus pittoresque que celle du xix% et je préfère le joli paysage et les toitsélégants quon aperçoit dans le fond, au vitrage du palais de lIndus-trie, ou les personnages avec leurs jolis costumes de tons harmonieux etvariés aux paletots de nos amateurs de chevaux. M. Isabey, lui aussi, aimele temps passé ; ce nest pas en ouvrant sa fenêtre quil prend ses mo-dèles. Il nous trouve trop calmes, pour ne pas dire trop laids. Des coupsde rapière, des seigneurs à cheval, des belles dames avec de longs


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