Essais du chevalier Bacon, chancelier d'Angleterre, sur divers sujets de politique & de morale . cmniabié?îtfbmnia^infère que Jes jeunes gens fontadmis pJus près de Dieu que lesvieillards, parce quune viiioneft une révolution plus mani-fefte quun fonge. Plus on du monde ^plus on doit sen enyvrer. LavieillelTe perfedionne le rai-fonnemenr , plus quelle necorrige les déilrs ou la volonté.IJ y a des efprits prématurésqui deviennent infipides dansJa fuite, qui font trop aigus , &qui perdent Jeur pointe, com-me il arriva au Rhéteur Her-mogene , qui a fait des livrestrès fubtils, &: qui dev
Essais du chevalier Bacon, chancelier d'Angleterre, sur divers sujets de politique & de morale . cmniabié?îtfbmnia^infère que Jes jeunes gens fontadmis pJus près de Dieu que lesvieillards, parce quune viiioneft une révolution plus mani-fefte quun fonge. Plus on du monde ^plus on doit sen enyvrer. LavieillelTe perfedionne le rai-fonnemenr , plus quelle necorrige les déilrs ou la volonté.IJ y a des efprits prématurésqui deviennent infipides dansJa fuite, qui font trop aigus , &qui perdent Jeur pointe, com-me il arriva au Rhéteur Her-mogene , qui a fait des livrestrès fubtils, &: qui devint en-fuite liebêté. De mê encoreceux dont \t^ facultés natu- 1(^1 Ejjais de P conviennent mieux à la^jeunefle quà un âge avancé ,comme une éloquence tropfleurie. Ciceron le remarquedHorrenfius fur fa manière deharanguer, dicebat, Etceuxenhn quisélevenc trop au commence-ment , & qui fe trouvent dansla fiiite furchargés de leur pro-pre grandeur, comme Scipion-lAfricain duquel Tite-Live adit : Ulnmaprimi^ cedibaii^.. & de Morale. iCf DES SOUPÇONS. LE S foupçons font entrenos penfées ce que font leschauves-foLiris parmi les oi-feaux , & comme elles ils nevolent que dans lobfcurité. Onne doit pas les écouter , ou dumoins y ajouter foi trop faci-j lement ; ils obfcurcifTent Tef-; prit , éloignent ks amis , de\ empêchent quon agiile conf-i & avec afTurancej dans les affaires. ,Ils difpofenc( Jes Pvois àlatiranniè, les marisà être jaloux, & les fages à lamélancolie & à Pirréfolution,Ce défaut vient plutôt de Tefprit que du cœur , & fouvencjil trouve place dans des âmescourageufes. Henri VIL Roi ^ 64 EJJais de PolhiqueydAngleterre en eft un perfonne na été pluscourageux , ni plus foupçon-neuxque lui. Dans un efprit dececce trempe 5 les foupçons nyfont point tant de mal ; ils nyfont reçus quaprès quon a exa-miné leur probabilité jm^ais furlescfprits timiides 5 ii5prenne
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