. Revue des deux mondes. ous portez avec vous. Le péril vous en-toure, vous suit, vous devance; vous nentendez chuchoter autour devous que des histoires terribles et mystérieuses. — Hier, les baii-dits ont soupe dans cette jjosada. — Une caravane a été enlevée etconduite dans la montagne par les brigands pour en tirer rançon. —Palillos est en embuscade à tel endroit où vous devez passer! — Sansdoute il y a dans tout cela beaucoup dexagérations; cependant, siincrédule quon soit, il faut bien en croire quelque chose, lorsquelon voit à chaque angle de la route des croix de bois chargées dins-crip


. Revue des deux mondes. ous portez avec vous. Le péril vous en-toure, vous suit, vous devance; vous nentendez chuchoter autour devous que des histoires terribles et mystérieuses. — Hier, les baii-dits ont soupe dans cette jjosada. — Une caravane a été enlevée etconduite dans la montagne par les brigands pour en tirer rançon. —Palillos est en embuscade à tel endroit où vous devez passer! — Sansdoute il y a dans tout cela beaucoup dexagérations; cependant, siincrédule quon soit, il faut bien en croire quelque chose, lorsquelon voit à chaque angle de la route des croix de bois chargées dins-criptions de ce genre : Aqui mataron à un hombre. — Aqui murhide man Nous étions partis de Grenade le soir, et nous devions marciiertoute la nuit. La lune ne tarda pas à se lever et à glacer dargentles escarpemens exposés à ses rayons. Les ombres des rocherssalongeaient et se découpaient bizarrement sur la route que noussuivions, et produisaient des effets doptique singuliers. Nous en-. 600 REVUE DES DEUX MONDES. tendions tinter dans le lointain, comme des notes dharmonica, lessonnettes des Anes partis en avant avec nos bagages, ou quelquemozo de mulas chanter des couplets damour avec ce ton guttural etces portcmens de voix toujours si poétiques la nuit dans les monta-gnes. Cétait charmant, et lon nous saura gré de rapporter ici deuxstances, probablement improvisées, qui nous sont restées gravéesdans la mémoire par leur gracieuse bizarrerie : Son tus lablos dns cortinas Tes lèvres sont deux rideaux De terciopelo carmesi; De velours cramoisi ; Entre cortina y cortina, Entre rideau et rideau, Nina, dime que si. Petite, dis-moi oui. Atame cou un cahello Attache-moi avec un cheveu A los bancos de tu cama, Au bois de ton lit, Aunque el cahello se rampa, Et quand même le cheveu se romprait, Secjuro esta que me raya. Sois sûre que je ne men irai pas. Nous eûmes bientôt dépassé Cacin, oîi nous traversâmes à gué unjoli torrent de que


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