. Essai sur la Musique ancienne et moderne. utant que fa haine.» Quand elle sen fait un plaifir, puisje» en vouloir la fin ! Je dois me haïr moi-» même. » O . vous, loyaux amans, parlez vrai,v je vous prie. Lequel a plus de droit aux» faveurs damour; ou de celui qui aimant» avec franchife & de tout fon pouvoir :» ignore lart de maîtrifer les mouvemens» de fon cœur, ou de celui qui, favant» en ce même art, ne feint daimer quau-» tant quil faut pour féduire. Dites amans :» une franchife imprudente ne vaut-elle pas» mieux quune fage trahifon i » Il paraît par cette chanfon que le Châtelain navait


. Essai sur la Musique ancienne et moderne. utant que fa haine.» Quand elle sen fait un plaifir, puisje» en vouloir la fin ! Je dois me haïr moi-» même. » O . vous, loyaux amans, parlez vrai,v je vous prie. Lequel a plus de droit aux» faveurs damour; ou de celui qui aimant» avec franchife & de tout fon pouvoir :» ignore lart de maîtrifer les mouvemens» de fon cœur, ou de celui qui, favant» en ce même art, ne feint daimer quau-» tant quil faut pour féduire. Dites amans :» une franchife imprudente ne vaut-elle pas» mieux quune fage trahifon i » Il paraît par cette chanfon que le Châtelain navait pu contenir unmouvement de jaloufie mal fondée, qui avait caufé une légère tracalTerieentre lui & fa Dame. As fins amanz pri quil dient le voir ;Liquelx doit mieuz par droit damors joïr;Ou cil qui aime de cuer, à fon pooir,Et ne si fet mie très bien covrir ;Ou cil qui prie fans cuer, por décevoir,Et bien si fet garder par fon amanz, qui vaut mieuz par raifon ,Leaus folie, ou fage %9% ESSAI X X. A la douçpr du tens qui raverdoie,Chantent oifel & floriiïènt vergier :Mes je ne fai dont resjoïr me doie,Quant à merci rail, quant plus je la chanterai fanz joie & fanz proier,Que ma mort voi, ne faillir ni porroie,Puis quamors veut que contre moi la croie. « La douceur de la faifon où la ver-» dure fe renouvelle, fait chanter les oifcaux» & fleurir les vergers. Pour moi , qui» plus je demande merci, moins je lef-» père ; je ne fais chofe dont je doive me» réjouir. Je chanterai néanmoins fans être» joyeux; & neflayerai point déloigner» par des prières une mort que je vois» inévitable. Puifquaraour le veut, je myj> condamne moi-même. Dex ! qua Àmors qui touz les fiens guerroie, Ceus quele puet grever ne meftroïer : Li biax femblans quen ma Dame tronvoie , Ma trop grevé, nainc ne mi vout aidier. Celé mi fu cruels à lacointier, Je fai de voir quà fon tort me meftroie : Si me convient quà fa vole


Size: 2402px × 1040px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1700, bookdecade1780, bookpublisherparis, bookyear1780