Rubens . es par le faste du vocabulaire etpar une langue chaque jour plus chantante et plusclaire. Rubens semble consentir à lhorreur tragiqueet senfoncer sans crainte dans la trivialité, parcequil peut quand même senlever dun coup a bien noté ce caractère des chefs-dœuvre du musée de Bruxelles [Martyre de saintLiévin et Montée an Calvaire). Quand on sapprochedu Martyre de saint Liévin., on croit à quelque bellefête chatoyante et capricieuse. Il faut analyser lesactions pour sapercevoir quil y a là une horriblescène de boucherie. Lignes et couleurs tiennent peuà la réalité lame


Rubens . es par le faste du vocabulaire etpar une langue chaque jour plus chantante et plusclaire. Rubens semble consentir à lhorreur tragiqueet senfoncer sans crainte dans la trivialité, parcequil peut quand même senlever dun coup a bien noté ce caractère des chefs-dœuvre du musée de Bruxelles [Martyre de saintLiévin et Montée an Calvaire). Quand on sapprochedu Martyre de saint Liévin., on croit à quelque bellefête chatoyante et capricieuse. Il faut analyser lesactions pour sapercevoir quil y a là une horriblescène de boucherie. Lignes et couleurs tiennent peuà la réalité lamentable quelles représentent, maissont étroitement associées aux splendides visions dupeintre. Des bourreaux acharnés contre le saintévêque, armés dun fer rouge, de pinces, tenaillent,brûlent, déchirent de la chair, et leurs gestes sontdune atroce brutalité. Mais voici que la vengeancevient les foudroyer; des angelots gracieux apportentla couronne et la palme des bienheureux. Des. RUBENS i37 archanges, au milieu de nuées grondantes, se ruent,les mains chargées de foudres. Un soldat fuit, lesbras en lair, terrifié. Des cavaliers sont renversé grand cheval blanc se dresse effaré, hennissant,sur le ciel orageux. Lagitation est violente. Tous lesacteurs de ce drame bref sont lancés en un gesteexpressif de souffrance, de cruauté ou déée à côté du Saint Liévin^ la Montée au Cal-vaire^ composée à la même époque, a des méritesanalogues. Limmense toile a lemportement, lelâché, le manque de tenue dune esquisse. Elle en ales teintes indiquées encore plus que mises en valeur,les couleurs froides et sans dessous, laudace effrénéede la brosse qui court droit à leffet, sûre du résultat :peinture légère et de premier jet. Cest une escaladehaletante du Golgotha. Du peuple et des soldats fontescorte au martyr ; des femmes crient, tendent leursenfants nus ; les chevaux piaffent. Vous entendez cli-queter le métal et les orifl


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