. La comédie humaine. urait déterminé le jugementdun connaisseur, la voix pure de Natalie, cette voix siséduisante avait des tons métalliques. Quelque doucementmanié que fût ce cuivre, malgré la grâce avec laquelleles sons couraient dans les spirales du cor, cet organeannonçait le caractère du duc dAIbe de qui descendaientcollatéralement les Casa-Réal. Ces indices supposaientdes passions violentes sans tendresse, des dévouementsbrusques, des haines irréconciliables, de lesprit sans in-telligence, et lenvie de dominer, naturelle aux personnesqui se sentent inférieures à leurs prétentions. Ces d


. La comédie humaine. urait déterminé le jugementdun connaisseur, la voix pure de Natalie, cette voix siséduisante avait des tons métalliques. Quelque doucementmanié que fût ce cuivre, malgré la grâce avec laquelleles sons couraient dans les spirales du cor, cet organeannonçait le caractère du duc dAIbe de qui descendaientcollatéralement les Casa-Réal. Ces indices supposaientdes passions violentes sans tendresse, des dévouementsbrusques, des haines irréconciliables, de lesprit sans in-telligence, et lenvie de dominer, naturelle aux personnesqui se sentent inférieures à leurs prétentions. Ces défauts,nés du tempérament et de la constitution, compenséspeut-être par les qualités dun sang généreux, étaientensevelis chez Natalie comme lor dans la mine, et nedevaient en sortir que sous les durs traitements et par leschocs auxquels les caractères sont soumis dans le ce moment la grâce et la fraîcheur de la jeunesse, ladistinction de ses manières, sa sainte ignorance, la gen-. 230 SCÈNES DE LA VIE PRIVEE. tillesse de la jeune fille coloraient ses traits dun vernisdélicat qui trompait nécessairement les gens sa mère lui avait de bonne heure communiqué cebabil agréable qui joue la supériorité, qui répond auxobjections par la plaisanterie, et séduit par une gracieusevolubilité sous laquelle une femme cache le tuf de sonesprit comme la nature déguise les terrains ingrats sousle luxe des plantes éphémères. Enfin, Natalie avait lecharme des enfants gâtés qui nont point connu la souf-france : elle entraînait par sa franchise, et navait point cetair solennel que les mères imposent à leurs filles en leurtraçant un programme de façons et de langage ridiculesau moment de les marier. Elle était rieuse et vraie commela jeune fille qui ne sait rien du mariage, nen attend quedes plaisirs, ny prévoit aucun malheur, et croit y acqué-rir le droit de toujours faire ses volontés. Comment Paul,qui aimait comme o


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