Oeuvres illustrées de George Sand . oitié ravide voir quEdmée ny était pas insensible. « Q\ie\ chagrinavez-vous donc? reprit-elle. Qui peut vous arracher detels sanglots? — Vous me méprisez, vous me haïssez, etvous demandez pourquoi je souffre, pourquoi je suis encolère? — Cest donc de colère que vous pleurez? dit-elleen retirant son bras. — Cest de colère et dautre choseencore, répondis-je. — Mais quoi encore? dit Edmée. —Je nen sais rien ; p)eut-étre de chagrin, comme vous avezdit. Le fait est que je souffre ; ma poitrine se brise. Il fautque je vous quitte, Edmée, et que jaille vivre au mil


Oeuvres illustrées de George Sand . oitié ravide voir quEdmée ny était pas insensible. « Q\ie\ chagrinavez-vous donc? reprit-elle. Qui peut vous arracher detels sanglots? — Vous me méprisez, vous me haïssez, etvous demandez pourquoi je souffre, pourquoi je suis encolère? — Cest donc de colère que vous pleurez? dit-elleen retirant son bras. — Cest de colère et dautre choseencore, répondis-je. — Mais quoi encore? dit Edmée. —Je nen sais rien ; p)eut-étre de chagrin, comme vous avezdit. Le fait est que je souffre ; ma poitrine se brise. Il fautque je vous quitte, Edmée, et que jaille vivre au milieudes bois. Je ne puis pas rester ici. — Pourquoi souffrez-vous tant? Expliquez-vous, Bernard; voici loccasion denous expliquer. — Oui, avec un mur entre nous. Je con-çois que vous nayez pas peur de moi ici. — Et pourtantje ne vous témoigne que de lintérêt, il me semble, et jenai pas été aussi affectueuse il y a une heure, lorsqu ilny avait pas un mur entre nous? — Je crois que vous MAUPRAT. 33. Eilincc (tau coiicliée sur uiio chaise longue. (Page 20.) nêtes pas craintive, Edmée, parce que vous avez tou-jours la ressource déviter les gens ou de les attraperavec de belles paroles. Ah ! on mavait bien dit que toutesles femmes sont menteuses et quil nen faut aimer au-cune. — Qni est-ce qui vous disait cela ? votre oncle Jean,ou votre oncle Gaucher, ou votre grand-père Tristan? —Raillez, raillez-moi tant que vous voudrez! Ce nest pasma faute si jai été élevé par eux. Mais ils pouvaient direparfois quelque chose de vrai. — Bernard , voulez-vousque je vous dise pourquoi ils croyaient les femmes men-teuses?— Dites. — Cest quils employaient la violence etla tyrannie avec des êtres plus faibles queux. Toutes lesfois quon se fait craindre on risque dêtre trompé. Lors-que, dans votre enfance, Jean vous frappait, navez-vousjamais évité ses brutales corrections en déguisant vospetites fautes? — Cest vrai; cétait ma seule res


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