Mariage de demain : [Dajan-Phinn] . bas Courte-mer !... A bas Cour-temer !... Loncle courut aux me il en souffrait I Les regards de haineet de terreur que les siens lançaientà la foule atteignaient Jeanne au pas-sage. Les imprécations de loncle Cour-temer à ses ouvriers la traversaient avantde les atteindre. Quelle torture, dans lemoment même où sa grossesse la ren-dait plus fragile et plus sensible 1 Il aurait voulu lemporter hors de ce salon. Mais comment séchapper sans paraître fuir un danger possible? Elle sy refuserait. Sil avait pu la bercer dans ^une de ces étreintes profondes où Ton co


Mariage de demain : [Dajan-Phinn] . bas Courte-mer !... A bas Cour-temer !... Loncle courut aux me il en souffrait I Les regards de haineet de terreur que les siens lançaientà la foule atteignaient Jeanne au pas-sage. Les imprécations de loncle Cour-temer à ses ouvriers la traversaient avantde les atteindre. Quelle torture, dans lemoment même où sa grossesse la ren-dait plus fragile et plus sensible 1 Il aurait voulu lemporter hors de ce salon. Mais comment séchapper sans paraître fuir un danger possible? Elle sy refuserait. Sil avait pu la bercer dans ^une de ces étreintes profondes où Ton con- fenétres qui regar-daient la cour. — Ahl ça, est-ce quon ne va pasme balayer toute cette canaille? Quest-ce quils fichent donc, ces soldats de-plomb ? Gaston lavait rejoint: — Vous avez une compagnie dinfan-terie? — Oui. Dans latelier de dessin. Quat-tendent-ils pour sortir ? Léon eut le pressentiment dun mal-heur. On passe si vite de la vie normaleà laccident. On entre si simplement dans MARIAGE DE DEMAIN 91. il. SE CAMPA, RICANANT, DEVANT JEANNE ET LEON. la Madeleine que ga-gnait la peur, cria : — Les voilà qui arrivent !Les retardataires accouraient. Ilscommuniquèrent leur élan au pelo-ton de tête, qui se répandit sur lerond-point dessiné devant lusine. Les voixse mêlaient en une rumeur puissante etconfuse, doù montaient parfois un «coco-rico » de gavroche, un coup de visages et les gestes ressemblaientaux cris: les uns amusés, gouailleurs, lesautres sévères et furieux. Comment dépeindre le vertige de pa-nique, la désagrégation intérieure quiravagent tous ceux qui se sentent enbutte aux menaces dune foule? A peinepourrait-on les comparer à la détresseabsolue des naufragés accrochés à lépa-ve, dans le tonnerre de la tempête, par-mi le chaos des vagues. Et encore, si laviolence humaine est aussi brutale quecelle des choses, elle est plus cruelle,plus féroce, parce quelle paraît cons-ciente. La victim


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