Ladislas de Paal, un peintre hongrois de l'École de Barbizon . 58. effet dautomne: fixer les traits particuliers de chaque individu, mais ceux de la forêtmême, ce quil pouvait facilement réussir, étant donnée la tendancedu hêtre à vivre en société. Un jour, des effets merveilleux de colorisfrappent sa vision. Les branches des hêtres se nouent dune manièrefantastique les unes aux autres, elles sétreignent traversées par lesrayons du soleil, qui tachettent de lumières le gazon et remplissentdune clarté douce la pénombre cendrée ; nulle part dobscurité com-plète, toutes les teintes sont fondues,


Ladislas de Paal, un peintre hongrois de l'École de Barbizon . 58. effet dautomne: fixer les traits particuliers de chaque individu, mais ceux de la forêtmême, ce quil pouvait facilement réussir, étant donnée la tendancedu hêtre à vivre en société. Un jour, des effets merveilleux de colorisfrappent sa vision. Les branches des hêtres se nouent dune manièrefantastique les unes aux autres, elles sétreignent traversées par lesrayons du soleil, qui tachettent de lumières le gazon et remplissentdune clarté douce la pénombre cendrée ; nulle part dobscurité com-plète, toutes les teintes sont fondues, de grandes harmonies de tons 57. sous-bois. 127 LA NATURE se produisent et des reflets délicats jouent sur lécorce brillante etlisse du hêtre, renvoyés par la mousse verte qui tapisse le sol et pardes feuillages groupés ça et là en de petits bouquets verdàtres. De Paal. 60. SAPINIÈRE. aimait surtout à étudier les effets de coloris de lécorce du hêtre; cestelle au fond, qui donne la biographie de larbre, en trahit lorganismeintérieur, et avec son teint gris clair, marbré de mousse, elle produitdes effets de couleurs fraîches et gaies. Avec lautomne, cette tonalité 128 LA NATURE. change : les feuilles du hêtre prennent des nuances rousses brunâtres,tombent rapidement, et cela fait leffet dune pluie dor qui, des hauteursde la cime, viendrait sabattre aux pieds de larbre. La forêt est main-tenant le symbole de la flétrissure, du dépérissement, de léphémère.(Fig. 58.) Cest leffet préféré de Ladislas de Paâl, et cest à plus dunmoment semblable quil parla à son imagination, sur laquelle leschoses douloureuses et mélancoliques exerçaient une action puissante.(Fig. 59.) Plus son humeur sassombrissait, plus il cherchait les parties deforet les moins claires, la morne sapinière, la passion orageuse deschênes solitaires. Il aimait les


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