. La comédie humaine. a première, à la secondelettre, dit Canalis; mais quand cest la trentième!... Maislorsquon a trouvé que la jeune enthousiaste est assezrouée! Mais quand au bout du chemin brillant parcourupar lexaltation du poëte, on a vu quelque vieille Anglaiseassise sur une borne et qui vous tend la main!... Maisquand lange de la poste se change en une pauvre fille mé-diocrement jolie en quetc dun mari!... Oh! alors leffer-vescence se calme. MODESTE MIGNON. 6) — Je commence à croire, dit La Brière en souriant,que la gloire a quelque chose de vénéneux, comme cer-taines fleurs éclatantes


. La comédie humaine. a première, à la secondelettre, dit Canalis; mais quand cest la trentième!... Maislorsquon a trouvé que la jeune enthousiaste est assezrouée! Mais quand au bout du chemin brillant parcourupar lexaltation du poëte, on a vu quelque vieille Anglaiseassise sur une borne et qui vous tend la main!... Maisquand lange de la poste se change en une pauvre fille mé-diocrement jolie en quetc dun mari!... Oh! alors leffer-vescence se calme. MODESTE MIGNON. 6) — Je commence à croire, dit La Brière en souriant,que la gloire a quelque chose de vénéneux, comme cer-taines fleurs éclatantes. — Et puis, mon ami, reprit Canalis, toutes ces femmes,même quand elles sont sincères, elles ont un idéal, et vousy répondez rarement. Elles ne se disent pas que le poëteest un homme assez vaniteux, comme je suis taxé de lêtre;elles nimaginent jamais ce quest un homme malmené parune espèce dagitation fébrile qui le rend désagréable,changeant; elles le veulent toujours grand, toujours beau;. jamais elles ne pensent que le talent est une maladie; queNathan vit avec Florine, que dArthez est trop gras, queJoseph Bridau est trop maigre, que Béranger va très-bienà pied, que le Dieu peut avoir la pituite. Un Lucien deRubempré, poëte et joli garçon, est un phénix. Et pour-quoi donc aller chercher de méchants compliments, etrecevoir les douches froides que verse le regard hébétédune femme désillusionnée?... — Le vrai poëte, dit La Brière, doit alors rester cachécomme Dieu dans le centre de ses mondes, nêtre visibleque par ses cré — La gloire coûterait alors trop cher, répondit vie a du bon. Tiens! dit-il en prenant une tasse de thé, 5 66 SCÈNES DE LA VIE PRIVEE. quand une noble et belle femme aime un poëte, elle ne secache ni dans les cintres ni dans les baignoires du théâtre,comme une duchesse éprise dun acteur; elle se sent assezforte, assez gardée par sa beauté, par sa fortune, par sonnom, pour due comm


Size: 1774px × 1408px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1900, bookdecade1910, bookidlacomdiehuma, bookyear1912