. Sur le Haut-Congo . élégant esquif glisse sur leau avec une vitesse daur moins six kilo-mètres à lheure contre le courant. Les premières pirogues arméessillonnent le fleuve, allant dun village à lautre, passant et repassant,excitant le peuple à la lutte par des chants bien rythmés et par lebruit des cloches et des tambours. Cest une traînée de poudre. Detoutes parts, les embarcations quittent la rive et vont grossir le pre-mier noyau de la flotte. Mais, comme on attend les amis damont etdaval qui habitent au loin, il se passe parfois un ou deux joursavant que la concentration soit achevée


. Sur le Haut-Congo . élégant esquif glisse sur leau avec une vitesse daur moins six kilo-mètres à lheure contre le courant. Les premières pirogues arméessillonnent le fleuve, allant dun village à lautre, passant et repassant,excitant le peuple à la lutte par des chants bien rythmés et par lebruit des cloches et des tambours. Cest une traînée de poudre. Detoutes parts, les embarcations quittent la rive et vont grossir le pre-mier noyau de la flotte. Mais, comme on attend les amis damont etdaval qui habitent au loin, il se passe parfois un ou deux joursavant que la concentration soit achevée. Tous les hommes valides,les jeunes gens et même les enfants de treize à quatorze ans, vont àla guerre ; jai même vu quelques fenmies sembarquer. Il ne resteau village, en fait de mâles, que les vieillards et quelques voyage est réglé de manière à arriver la nuit près des localités (I) Ces grelots, au nombre de deux ou de ruiatre, sont eu féi et montés sur un petit manclieen CHEZ LES BA-NGALA 297 quil sagit denlever; pendant la route, on utilise les labyrinthes desîles pour dérober le mouvement. Parvenues aux environs de lobjectif,les forces se répartissent en silence ; les uns gagnent la terre ferme etle revers et les flancs des villages, les autres sont chargés du sest assuré, par cet ensemble de mesures, une supériorité numé-rique écrasante sur le point essentiel. Au chant du coq, entre cinqheures et cinq heures et demie du matin, lattaque commence. Lesmasses se ruent sur les quartiers de lennemi endormi, chaque maisonétant entourée par dix à trente guerriers et son unique porte basse étantguettée. La fusillade éclate, le feu est mis aux cabanes ; les malheu-reux assaillis se précipitent vers lissue de leur case, où la mort lesattend. On népargne que les femmes, que lon emmène en captivité. Lejour se lève sur une scène daffreux carnage. Les habitants dispersés,tués ou faits prisonniers, le pillage


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