La nouvelle Héloise; ou, Lettres de deux amants, habitants d'une petite ville au pied des Alpes . mes des chevauxpour aller à Bex voir la Saline; & Milordayant à^s raiibns particulières qui lui ren-doient cet examen intéreffant , je pris lesiijefures Se le defTein du bâtiment de gradua-tion ; nous ne rentrâmes à Ville-Neuve quàla nuit. Après le fouper, nous causâmes enbuvant du punch , & veillâmes afTe/ tut alors quil mapprit quels foins md-roient confiés ^ <Sc ce qui avoit été fait pourrendre cet arrangement praticable. Vouspouvez juger de leffet que fit fur moi cettenouvelle; une


La nouvelle Héloise; ou, Lettres de deux amants, habitants d'une petite ville au pied des Alpes . mes des chevauxpour aller à Bex voir la Saline; & Milordayant à^s raiibns particulières qui lui ren-doient cet examen intéreffant , je pris lesiijefures Se le defTein du bâtiment de gradua-tion ; nous ne rentrâmes à Ville-Neuve quàla nuit. Après le fouper, nous causâmes enbuvant du punch , & veillâmes afTe/ tut alors quil mapprit quels foins md-roient confiés ^ <Sc ce qui avoit été fait pourrendre cet arrangement praticable. Vouspouvez juger de leffet que fit fur moi cettenouvelle; une telie converfation namenoicpas le fommeil. 11 fallut pourtant enf^n fecoucher. En entrant dans la chambre qui métoicdeftinée je la reconus pour la même quejavois occupée autrefois en allant à Sion. Acet fentis une impreffion que jau-rois peine à vous rendre. Jen fus fi vive-ment frappé que je crus redevenir à lindanctout ce que jétois alors ; dix années setîace-rent de ma vie ôc tous mes malheurs furentoubliés. Hélas ! cette erreur tut courte , ^.. Clâïrc OairpIpxcnfanrcîiAntfitUnuitqiiandiUonlpfiir H E L 0 Y s E. T55 le fécond inftant me rendit plus accablantle poids de toutes mes anciennes triftes réflexions fuccéderent à cepremier enchantement ! Quelles comparai-Ibns doulojreufes soffrirent à mon efprit !Charmes de la première jeunefTc , délicesdes premières amours, pourquoi vous retracerencore à ce cœur accablé dennuis &c furchar-gé de lui-même? 0 temps! temps heureux ,tunesplus! Jaimoisjjétois aimé.Jeraelivrois,dans la paix de linnocence, aux tranfports dunanour partagé; je favourois à longs traits ledélicieux fentiment qui me faifoit vivre. Ladouce vapeur de lefpérance enivroit moncœur. Uneextafc, un ravifîèmenr, un délireabforboit toutes mes facultés. Ah ! fur lesrochers de Meiilerie , au milieu de lhiver Sedes glaces , daffreux abymes devant lesyeux , quel être au monde jouifToit dun fort


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