. Gazette des beaux-arts . du soleil. Il aime les rochers éboulés les uns surles autres, verdis de mousse et que tache lombre tremblante des se promène sous la hauteur des grands arbres, fou de joie, triom-phant, transporté dadmiration. Cette nature qui lentoure, elle estsienne ; dès quil la voit, il entre en extase ; sa sensibilité égale sonenthousiasme. Au milieu de sa course errante, il sarrête : Oh ! le beaumotif 1 et le voilà qui sassied, ouvre sa boîte, et se met à peindre. Surle premier plan sétend une mare, à gauche un bouquet darbres avance DIAZ. 295 ses branches, à droite


. Gazette des beaux-arts . du soleil. Il aime les rochers éboulés les uns surles autres, verdis de mousse et que tache lombre tremblante des se promène sous la hauteur des grands arbres, fou de joie, triom-phant, transporté dadmiration. Cette nature qui lentoure, elle estsienne ; dès quil la voit, il entre en extase ; sa sensibilité égale sonenthousiasme. Au milieu de sa course errante, il sarrête : Oh ! le beaumotif 1 et le voilà qui sassied, ouvre sa boîte, et se met à peindre. Surle premier plan sétend une mare, à gauche un bouquet darbres avance DIAZ. 295 ses branches, à droite un buisson dépines, dans le fond une bande duciel. — Il ny a rien là que de très-ordinaire : cela ne se compose pas pourun tableau. — Mais ne voyez-vous pas que nous sommes en automne,que les feuilles jaunissent sur les arbres, roussissent sur le sol, déformentles sentiers? Quels beaux tons ! Cest un fouillis de couleurs. Gommentrendre toutes ces notes ? Regardez lébauche de Diaz. Son pinceau court. CIÎOQUIS DE DIAZ. sur la toile, brosse les dessous à la diable dune teinte uniforme,applique de ci de là les dessus et les lumières : les arbres se massent,laissent passer lair à travers leurs rameaux écartés, la mare noirâtre etplombée reflète le ciel, les buissons entrelacent leurs épines. Leffet estpris avec une étonnante vigueur de coloris ; et comme le procédé estsimple : nul empâtement. On voit le grenu de la toile à peine couvertesous labalayure du pinceau. — Diaz excellait à rendre ses impressionssoudaines de la nature en plein air : le ciel est gris dorage; lombregagne ce côté de la forêt. — Un dernier rayon dore encore là-bas lesommet des chênes, bientôt il va séteindre ; les nuages vont vite, les 296 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. pinceaux du peintre les dépassent en vitesse et parviennent à saisir ledernier rayonnement. Les vues densemble ne sont pas seules à le charmer. Souvent ilsarrête devant un chêne, un bouleau ou un


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