La nouvelle Héloise, ou Lettres de deux amans habitans d'une petite ville au pied des Alpes: recueillies et publiées . e quun mal. Non ,quand un lien pîifs doux nous uniroit àjamais, je ne fais fi lexcès du bonheurnen deviendroit pas bien-tôt la ruine,.Le moment de la pofTeffion eft une crifede lamour , & tout changement eft au nôtre j nous ne pouvons plusquy perdre. Je ten conure, mon tendre & uni-que ami, tâche de calmer livrefle à^svains defirs que fuivent toujours les re-grets, le repentir, la trifte(ïe. Goûtonsen paix notre fituarion préfente. Tu teplais à minftruire , & tu fai
La nouvelle Héloise, ou Lettres de deux amans habitans d'une petite ville au pied des Alpes: recueillies et publiées . e quun mal. Non ,quand un lien pîifs doux nous uniroit àjamais, je ne fais fi lexcès du bonheurnen deviendroit pas bien-tôt la ruine,.Le moment de la pofTeffion eft une crifede lamour , & tout changement eft au nôtre j nous ne pouvons plusquy perdre. Je ten conure, mon tendre & uni-que ami, tâche de calmer livrefle à^svains defirs que fuivent toujours les re-grets, le repentir, la trifte(ïe. Goûtonsen paix notre fituarion préfente. Tu teplais à minftruire , & tu fais trop fi jeme plais à recevoir tes leçons. Rendons-les encore plus fréquentes \ ne nous quit- î11 La NouvELiE tons quautant quil faut pour la bienféance j employons à nous écrire les mo-mens que nous ne pouvons pafiTer ànonsvoir , 6c profitons dun tems précieux ,après lequel peut-être nous foupireronsun jour. Ah ! pui^Te notre fort, tel quileft , durer autant que notre vie ! Lefpritsorne, la raifon séclaire, lame fe for-tifie , le cœur jouit : que manque-t-il ànotre bonheur ?. H É L O ï s E. 113 « ? LETTRE X. A Julie. \£^ Ue vous avez taifon , ma Julie, dedire que je ne vous connois pas enco-re ! Toujours je crois connoître tous lestréfors de votre belle ame , & toujoursjen découvre de nouveaux. Quelle fem-me jamais aflocia, comme vous, la ten-dreffe à la vertu , & tempérant lune parlautre, les rendit toutes deux plus char-mantes ? Je trouve je ne fais quoi dai-mable & dattrayant dans cette fagefTequi me défoie \ ôc vous ornez avec tantde grâce les privations que vous mim-pofez , quil sen faut peu que vous neme les rendiez chères. Je le fQns chaque jour davantage, leplus grand des biens eft dctre aimé devous j il ny en a point, il ny en peutavoir qui légale, & sil falloit choifîrentre votre cœur &: votre polTeiîîon mê-me, non , charmante Julie ,jene balaa- 114 La NovVelle ceiois pas un inftant. Mais doù vien-^roit cette amère al
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