. Paris à table . ers commandés ;le Veau qui tette devait saprospérité aux pieds de mou-ton ; il y en avait dont onvantait le gras-double surle gril; les Frères proven-çaux ont fait fortune avec lamorue à lail, lillustre bran-dade, et leur cave sans re-proche; au Rocher de Can-cale, Baleine llorissait parles hautes qualités de ses vins et son excellent poisson ; le Ca-dran beu et ses galants mystères faisaient le succès dHenne-veu. Quelques gourmands, plus extravagants que délicats, sedivertissaient à visiter, dans la même journée, les prodiges etles chefs-dœuvre de chaque cuisine; dautres sa


. Paris à table . ers commandés ;le Veau qui tette devait saprospérité aux pieds de mou-ton ; il y en avait dont onvantait le gras-double surle gril; les Frères proven-çaux ont fait fortune avec lamorue à lail, lillustre bran-dade, et leur cave sans re-proche; au Rocher de Can-cale, Baleine llorissait parles hautes qualités de ses vins et son excellent poisson ; le Ca-dran beu et ses galants mystères faisaient le succès dHenne-veu. Quelques gourmands, plus extravagants que délicats, sedivertissaient à visiter, dans la même journée, les prodiges etles chefs-dœuvre de chaque cuisine; dautres samusaient àdîner au rebours, en commençant par le dessert et en finis-sant par le potage : folies destomacs en délire et blases surtoutes les saveurs. Autour de ces astres resplendissants gravitaient des satel-lites et des planètes secondaires fort recommandâmes, et quiavaient aussi conquis une juste faveur dans les régions moyen-nes. Le caractère particulier des restaurateurs de lempire fut le. PARIS A TABLE. 155soin et la scrupuleuse application apportés à tous les détailsdu service; presque tous ils sétaient formés à leur profes-sion par une précoce et longue expérience. Chez eux, le pu-blic était traité, servi avec une probité consciencieuse ; on symontrait poli et complaisant, et prêt à réparer tout ce qui pou-vait contrarier la satisfaction ou le bien-être. Le luxe de cesétablissements était loin de ce quil est aujourdhui, mais touty était propre et élégant. Le soir, cette existence des restaurants de Paris, qui tout àcoup sallumait aux clartés, faisait rayonner le mouvement etproduisait une agitation féconde; tout sembellissait sous cetteinfluence favorable, et la population, heureuse de ces nouveauxbienfaits, en jouissait avec ravissement. Les années 1814 et 1815, attristées par les deux invasions,furent pour le Palais-Royal des jours de liesse et de félicité.Le Palais-Royal et sa rotonde étaient un point de rendez-vous


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