Madame de Girardin : avec des lettres inédites de Lamartine, Chateaubriand, Mlle Rachel . ville) et dîner àSaint-Point. )) Je travaille aux Girondins depuis que je peuxtenir ma plume. Dites à Girardin de mattaquerde questions sur mon discours aux électeurs; jelui répliquerai. Son langage, en effet, est un peuvert; mais jaime lâpreté dans les idées. Sa posi-tion est bonne. Son talent augmente sensible-ment ; il le transformera en parole quand il vou-dra : rien de si aisé. Mais lavenir est à mes idées,car je suis aux idées de Dieu. Quand, dans unsiècle ou deux, mon Sosie sera à la tête du gou-ve


Madame de Girardin : avec des lettres inédites de Lamartine, Chateaubriand, Mlle Rachel . ville) et dîner àSaint-Point. )) Je travaille aux Girondins depuis que je peuxtenir ma plume. Dites à Girardin de mattaquerde questions sur mon discours aux électeurs; jelui répliquerai. Son langage, en effet, est un peuvert; mais jaime lâpreté dans les idées. Sa posi-tion est bonne. Son talent augmente sensible-ment ; il le transformera en parole quand il vou-dra : rien de si aisé. Mais lavenir est à mes idées,car je suis aux idées de Dieu. Quand, dans unsiècle ou deux, mon Sosie sera à la tête du gou-vernement populaire, il sintitulera le serviteurdu peuple. Jai plus de/oi que vous ne croyez, etune bien ardente; mais je ne la dis pas. Jai malanterne sourde tournée du côté de mon cœur. Jene laisse voir encore que le côté obscur et la fuméeaux hommes du siècle. Avant de mourir, je latournerai du côté flamboyant ; mais à présent onléteindrait. Et on dira alors : Il a bien fait deconsentir à passer pour ténébreux ; il aurait ébloui,offusqué et repoussé.. roo MADAME DE GIRARDIN. )) Mais adieu. Ne venez pas si vous ne savezpas vous ennuyer et vous coucher avec les Cléopâtre. Ne loubliez pas. Milletendres respects. )> M. de Lamartine a ainsi parlé de ce séjour deson amie à la campagne : « Elle vint passer une fin dété dans ma soli-tude au milieu des bruyères de Saint-Point. Elleécrivait alors avec une verve virile sa belle tragé-die de Cléopâtre, dont le style a la solidité et lepoli du marbre. Je noublierai jamais linspirationde son visage et lémotion de sa voix quand ellenous lisait le jour ce quelle avait composé lanuit. Cétait ordinairement le matin, à lombredun toit de mousse qui couvre un pan du vergeren pente doù le regard plane sur une vallée deTempe, en face de sombres montagnes; rien nytroublait le silence, si ce nest le sourd murmuredu ruisseau sous le saule, des bourdonnementsdabeilles dans les sai


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