. Essai historique, philosophique et pittoresque sur les danses des morts suivi d'une lettre de M. C. Leber et d'une note de M. Depping sur le méme sujet. ol même, il existalong-temps un gibet dont les paysans des envi-rons racontaient de terribles merveilles-, on yvoyait, disaient-ils , à lheure de minuit, lesombres des anciens suppliciés former une épou-vantable ronde ; tous dansaient au bruit de leurschaînes; les uns portaient encore le lacet fatalau cou^ tandis que les autres gambadaient, leurstêtes à la main. Cette fable populaire, dont monenfance fut bercée, rappelle un des sujets quelha


. Essai historique, philosophique et pittoresque sur les danses des morts suivi d'une lettre de M. C. Leber et d'une note de M. Depping sur le méme sujet. ol même, il existalong-temps un gibet dont les paysans des envi-rons racontaient de terribles merveilles-, on yvoyait, disaient-ils , à lheure de minuit, lesombres des anciens suppliciés former une épou-vantable ronde ; tous dansaient au bruit de leurschaînes; les uns portaient encore le lacet fatalau cou^ tandis que les autres gambadaient, leurstêtes à la main. Cette fable populaire, dont monenfance fut bercée, rappelle un des sujets quelhabile dessinateur bavarois Retscli a composésdaprès le Faust de Goethe : cest celui où Faustet Méphistophélès, à cheval, passent au grandgalop devant un lieu patibulain; animé par une SLR LES DANSES DES MORTS. 180 scène fantastique à laquelle prennent part plu-sieurs spectres décapités. Un des chapiteaux de lantique et curieuseéglise du prieuré de Gravillc, prés le Havre,offre encore une extravagance de ce genre dansdeux hommes décollés qui se présentent mu-tuellement leurs têjes, comme pour les faire sebaiser entre I!)0 ESSAI HISTORIQUE Lénorme étrangeté des sculptures des autreschapiteaux de iédifice en question ne permetpas de voir, dans le sujet ci-dessus, deux de cessaints si communs dans les martyrologes, telsque saint Denis, saint Nicaise, et tant dautresordinairement représentés leurs tètes dans lesmains. En effet, rien de chrétien ne transpiredans les sculptures de Graville , qui ne présen-tent que des grotesques sortis dun ciseau bar-bare, et dignes dune imagination troublée par unhorrible cauchemar; telles étaient, au reste, lesconceptions favorites des artistes des x^ et xi siè-cles, si souvent heureux néanmoins dans le goûtde leurs ornements , quand ils ne les enrichis-saient que dentrelacs et de rinceaux. La plupart des Danses Macabres iconogra-phiques offraient une énergie et en même tempsune naïveté de talent


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