. Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres contes merveilleux, orn de fils &la dame couchés enfemble, mais brûlés & chan-gés en charbon, comme fi on les eût jetés dans 2o6 Les mille et une Nun*s, un grand feu , & quon les en eût retirés avant que dêtre confumés. Ce qui me furprit plus que toute autre chofe^c*eft quà ce fpectacle, qui faifqit horreur, leroi mon oncle, au lieu de témoigner de lafflic-tion en voyant le prince fon fils dans un état£ affreux ,. lui cracha au viflige, en lui difant d^unair indigné : Voilà quel ell: le châtiment de cemonde ; mai


. Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres contes merveilleux, orn de fils &la dame couchés enfemble, mais brûlés & chan-gés en charbon, comme fi on les eût jetés dans 2o6 Les mille et une Nun*s, un grand feu , & quon les en eût retirés avant que dêtre confumés. Ce qui me furprit plus que toute autre chofe^c*eft quà ce fpectacle, qui faifqit horreur, leroi mon oncle, au lieu de témoigner de lafflic-tion en voyant le prince fon fils dans un état£ affreux ,. lui cracha au viflige, en lui difant d^unair indigné : Voilà quel ell: le châtiment de cemonde ; mais celui de lautre durera éternelle-ment. Il ne fe contenta pas davoir prononcé cesparoles, il fe déchaiïfla, & donna fur la joue defon fils un grand coup de fa pantoufle. Mais , fire, dit Scheherazade ; il eft jour, ]efuis fâchée que votre majefté nait pas le loifirde mécouter davantage. Comme cette hiftoiredu premier calender nétoit pas encore finie, &jquelle paroilToit étrange au fultan, il fe levadans la réfolution den entendre le refte la Contes Arabes. 207 XXXIX NUIT. i-/ A fultane , voyant que (à fœur fe mouroîtdimpatience de favolr la fin de lhiftoire du pre-mier calender , lui dit : Ké bien,.vous faurez donc que le premiercalender, contifiuant de raconter fon hiftoire àZobéïde 1 Je ne puis vous exprimer, madame ,pourfuivit-il , quel fut mon étonnement, lorf-que je vis le roi mon oncle maltraiter ainfi leprince fon fils après fa mort. Sife , lui dis-je,quelque douleur quun objet fi funefte foit ca-pable de me caufer, je ne laifTe pas de la fuf-pendre pour demander à votre majefté quel crimepeut avoir commis le prince mon coufin , pourmériter que vous traitiez ainfi Ion cadavre. Monneveu , me répondit le roi, je vous dirai quemon fils , indigne de porter ce nom , aima fafoeur dès fes premières années , & que fa foeurlaima de même. Je ne moppofai point à leuramitié naiiTante , parce que je ne prévoyois pasle ma


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