. Gazette des beaux-arts . e. Les bas employés durent sen réjouir, mais non pas les titulaires desgrades supérieurs. Le jeune homme qui prenait pied au ministère dela justice apportait des germes desprit satirique et mystificateur quinavaient quà se donner carrière. Les bureaux étaient ouverts. m. II faut sarrêter quelque temps dans les bureaux du ministère dela justice, car cest là que se développa le futur peintre de mÅurs;là il put collectionner une flore abondante, fertile en variétés. HenryMonnier entrait dans un monde particulier, incolore en apparence,dramatique à tout instan
. Gazette des beaux-arts . e. Les bas employés durent sen réjouir, mais non pas les titulaires desgrades supérieurs. Le jeune homme qui prenait pied au ministère dela justice apportait des germes desprit satirique et mystificateur quinavaient quà se donner carrière. Les bureaux étaient ouverts. m. II faut sarrêter quelque temps dans les bureaux du ministère dela justice, car cest là que se développa le futur peintre de mÅurs;là il put collectionner une flore abondante, fertile en variétés. HenryMonnier entrait dans un monde particulier, incolore en apparence,dramatique à tout instant, où chacun semble dormir, mais dun Åilseulement, afin de voir lennemi sans cesse prêt à égratigner et mordre. HENRY MONNIER. 367 Dhonnêtes bourgeois sen vont à leur ministère, les mains dans lespoches, lestés de café au lait, noffrant aucun signe agressif sont internés dans de petites cellules de dix à quatre heures. On lesplaint, on parle de leur vie monotone. Cest une erreur. Il nest pas. PORTRAIT DE M ⢠HENRY MONNIER JEUNE. (Fac-similé dun dessin au crayon de Henry Monnier.) dadministration oîi de petits drames ne succèdent à daigres comédies;pas de semaine ne sécoule sans quelque duel à coups dépingle. Lepasse-droit, les faveurs, les injustices qui se donnent carrière sur unevaste échelle, font de chacun de ces bourgeois des Mohicans sans cessesur la défensive, des Peaux-Rouges armés dun tomahawk, des Corses 368 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. armés du désir de se venger et portant un canif à leur jarretiè paresse est si grande dans certaines de ces administrations,enviées par lEurope, dit-on, quil serait possible le matin de tendreautour de la plupart des pupitres une toile daraignée sans quelle soitrompue le soir. Après les combats à coups dépingle la torpeur renaît deplus belle, et on pourrait peser le travail de la plupart des employés dan
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