Proses décadentes . es passants dont légoïsmese désintéresse de cette lutte inégale, lecharretier frappe, frappe, frappe lapauvre bête qui couche les oreilles etsecoue la tête comme si elle voulait fairecomprendre — à la brute qui est lemaître de cette intelligence de par la loidu plus fort — limpossibilité daller plusloin. Et tout à coup, dans une tentative su-prême à laquelle lincite et le contraintune nouvelle et plus lancinante morsurede rimpito3^able fouet, le cheval perd PROSES DÉCADENTES 71 Téquilibre, et raclant bruyamment lepavé de ses quatre fers, sabat sur le solavec un han ! de dou


Proses décadentes . es passants dont légoïsmese désintéresse de cette lutte inégale, lecharretier frappe, frappe, frappe lapauvre bête qui couche les oreilles etsecoue la tête comme si elle voulait fairecomprendre — à la brute qui est lemaître de cette intelligence de par la loidu plus fort — limpossibilité daller plusloin. Et tout à coup, dans une tentative su-prême à laquelle lincite et le contraintune nouvelle et plus lancinante morsurede rimpito3^able fouet, le cheval perd PROSES DÉCADENTES 71 Téquilibre, et raclant bruyamment lepavé de ses quatre fers, sabat sur le solavec un han ! de douleur. Le cheval remis, péniblement, sur sesjambes qui tremblent, le charretier, lesyeux humides et la mine inquiète, exa-mine longuement les genoux de la bête ;et doucement, maternellement, avec des :ah! mon Dieu! qui apitoient le badaud,il les essuie avec sa blouse, pour voir sisous la boue ne se dissimule pas quelqueéraillure. Car, plus tard, cela lempêcherait dele vendre. m- JEUX DENFANTS. ans la torpeur écrasante dune somnolente ves- prée, auprès de la haute fenêtre ouverte toute grande sur le parc où les platanes feuillus agitent doucement, avec le rhythme mol dune caresse, le languide éventail de l£urs rameaux, deux enfants sont accoudés, lœil perdu dans une songerie ennuyée qui regarde, sans le voir, le grand soleil rubescent qui se couche là-bas, vrillant de 3 74- PROSES DÉCADENTES ses derniers rayons obliques lépais fouil-lis des frondaisons enchevêtrées et pou-drant dor la chevelure flavescente desdeux bambins. — Fais-moi des papillons, supplie toutà coup la petite sœur, désintéressée déjàde lillusion des poupées. Et comme le frère ne répond pas, et,lœil fixe, se refuse à sarracher à savague rêverie, cette rêverie mystérieuseet troublante des enfants quelle trans-porte en ces lointains pays oubliés, hélas !de ceux qui ont trop vécu, elle insista,avec un joli regard bleu qui implorait : — Je tattraperai le


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