Allan, le jeune déporté `a Botany Bay . que je repoussais?Où est mon frère qui prenait toujours ma dé-fense ? Ou sont-ils ? Si, dans ce moment, il était en état de pen-ser , ne doutons pas quil ne regrettât même letravail forcé de la colonie. Les sauvages, commenous lavons vu , lavaient déjà lié avec des cor-des décorce ; puis, tandis que , dans limpossi-bilité de se mouvoir, il était là sur ce sol, prèsdu bûcber, les uns agrandissaient le foyer, lesautres coupaient dans les taillis une longue bran-die droite et laiguisaient aux deux bouts, puisils ficbaient à chaque extrémité du foyer unebran


Allan, le jeune déporté `a Botany Bay . que je repoussais?Où est mon frère qui prenait toujours ma dé-fense ? Ou sont-ils ? Si, dans ce moment, il était en état de pen-ser , ne doutons pas quil ne regrettât même letravail forcé de la colonie. Les sauvages, commenous lavons vu , lavaient déjà lié avec des cor-des décorce ; puis, tandis que , dans limpossi-bilité de se mouvoir, il était là sur ce sol, prèsdu bûcber, les uns agrandissaient le foyer, lesautres coupaient dans les taillis une longue bran-die droite et laiguisaient aux deux bouts, puisils ficbaient à chaque extrémité du foyer unebranche fourchue. On voit quils apprêtaient labroche en adressant à Allan, avec les gestes lesmoins équivoques , les plus menaçantes parolesauxquelles il ne comprenait rien, et dont il avaitdautant plus peur ; car nous craignons dautantplus une chose, que nous ne la comprenons ny avait du reste pas moyen dignorer le ter-rible langage muet de la broche. Cen était véritablemenl une : ii eut beau faire, &. beau se débattre, beau briser deux fois ses lieus,011 le rattacha toujours plus fort , au point delctouiïcr, et mieux eût valu ce sort que celuide rôtir devant le feu qui flambait à tout étant prêt, les sauvages se mirent àdanser en rond autour du malheureux Allan ;cétaient dos gambades, des gestes, des chants ,des rires, tout cela capable deffrayer le plus in-trépide. Ils sabandonnaient à leur sinistre ré-jouissance , quand lun deux, lair épouvanté ,tomba loreille contre terre et se releva en di-sant un mot à peine articulé. Les autres limitè-rent et Allan voulait profiter de ce quil croyaitun instant de leur cérémonie pour se sauver :il avait réussi à détacher un des liens quand ilsse relevèrent tous ensemble. Tout à coup une flamme bien autrement im-posante vint à briller dautant mieux que le jourallait finir. Tous les bois dalentour étaient enfeu : nous savons que cest là chez ces peuplesun moyen de se


Size: 1274px × 1962px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., book, bookcentury1800, bookdecade1840, bookidallanlejeunedp00foui