. Les malheurs de Sophie . ul tira plus fort encore ; Sophie donna une tellesecousse à la boîte, quelle la déchira. Toutes lesmouches sélancèrent dehors et se posèrent surles yeux, sur les joues, sur le nez de Paul et deSophie, qui les chassaient en se donnant degrandes tapes. <f Cest ta faute, disait Sophie à Paul; si tu avaisété plus complaisant, tu maurais donné la boîteet nous ne laurions pas déchirée. — Non, cest ta faute, répondait Paul; si tuavais été moins impatiente, tu aurais attendu laboîte et nous laurions encore. SOPHIE. Tu es égoïste, tu ne penses quà toi. PAUL. Et toi, tu es


. Les malheurs de Sophie . ul tira plus fort encore ; Sophie donna une tellesecousse à la boîte, quelle la déchira. Toutes lesmouches sélancèrent dehors et se posèrent surles yeux, sur les joues, sur le nez de Paul et deSophie, qui les chassaient en se donnant degrandes tapes. <f Cest ta faute, disait Sophie à Paul; si tu avaisété plus complaisant, tu maurais donné la boîteet nous ne laurions pas déchirée. — Non, cest ta faute, répondait Paul; si tuavais été moins impatiente, tu aurais attendu laboîte et nous laurions encore. SOPHIE. Tu es égoïste, tu ne penses quà toi. PAUL. Et toi, tu es colère comme les dindons de laferme. sopmE. Je ne suis pas colère du tout, monsieur ; seule-ment je trouve que vous êtes méchant. LES MALHEURS DE SOPHIE PAUL. 47 Je ne suis pas méchant, mademoiselle; seu-lement je vous dis la vérité, et cest pourquoi vousêtes rouge de colère comme les dindons avecleurs crêtes rouges. SOPHIE. Je ne veux plus jouer avec un méchant garçoncomme vous, PAUL. Moi non plus, je ne veux pas jouer avec une mé-chante fille comme vous, mademoiselle. » Et tous deux allèrent bouder chacun dans soncoin. Sophie sennuya bien vite, mais elle voulutfaire croire à Paul quelle samusait beaucoup;elle se mit donc à chanter et à attraper encore desmouches; mais il ny en avait plus beaucoup, etcelles qui restaient ne se laissaient pas prendre. 48 LES MALHEURS DE SOPHIE Tout à coup elle aperçoit avec joie une grosseabeille qui se tenait bien tranquille dans un petitcoin de la fenêtre. Sophie savait que les abeillespiquent; aussi ne chercha-t-elle pas à la prendreavec ses doigts; elle tira son mouchoir de sapoche, le posa sur labeille et la saisit avant quela pauvre bête eût eu le temps de se sauver. Paul, qui sennuyait de son côté, regardaitSophie et la vit prendre labeille. « Que vas-tu faire de cette bête? lui demanda-t-il. SOPHIE, avec rudesse. Laisse-moi tranquille, méchant, cela ne te re-garde pas. PAUL,


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