. Dans les marches Tibetaines autour du Dokerla Novembre 1906-Janvier 1908 . de moi, en travers de laporte, et nous dormons paisiblement dans 128 DANS LES MARCHES TIBÉTAINES le sanctuaire embaumé dencens, à côté desdieux muets et souriants. ji juillet. — Au matin, les pèlerins par-tent de bonne heure après avoir fait plu-sieurs fois le tour des galeries extérieuresgarnies de cylindres à prières. A travers lesmurs épais, jentends le glissement feutréde leurs bottes, le murmure des oraisonset le grincement des cylindres. Nous entrons maintenant dans la partiela plus sauvage, et aussi la plus sai
. Dans les marches Tibetaines autour du Dokerla Novembre 1906-Janvier 1908 . de moi, en travers de laporte, et nous dormons paisiblement dans 128 DANS LES MARCHES TIBÉTAINES le sanctuaire embaumé dencens, à côté desdieux muets et souriants. ji juillet. — Au matin, les pèlerins par-tent de bonne heure après avoir fait plu-sieurs fois le tour des galeries extérieuresgarnies de cylindres à prières. A travers lesmurs épais, jentends le glissement feutréde leurs bottes, le murmure des oraisonset le grincement des cylindres. Nous entrons maintenant dans la partiela plus sauvage, et aussi la plus sainte duvoyage. On remonte pendant trois jours larivière de Khieunaton. Le premier jour, deuxheures et demie de marche seulement, parun chemin vertigineux dans des gorgesaffreuses. On sarrête au village dAbenpour profiter du dernier abri, de la pré-sence rassurante des hommes, avant de seplonger dans lhorreur sacrée des hautessolitudes où nhabitent que des êtres sur-naturels. A lentrée du village, un très jeunehomme, dans un groupe, se distinguait par. LE DOKERLA 129 un essai délégance. Sa chevelure dénouéeencapuchonné ses épaules à la façon desgrandes perruques, et ses pantalons épaisde laine blanche, enfouis dans de hautesbottes évasées aux genoux, lui prêtent lasilhouette des veneurs de lancien a lair heureux et triomphant, car il esttrès beau et paraît le savoir. On dirait que la nature, dans ce jardindéfendu et presque inaccessible où noussommes, se soit fait une réserve de ses plusbeaux hommes, de ses plus beaux arbres etde ses plus belles fleurs. Les femmes,malheureusement, sont insignifiantes, ayanttoutes le même masque indifférent dêtresneutres et soumis. Tandis que le travail ma-nuel de la terre, le poids des fardeaux, lesfonctions répétées de la maternité les flé-trissent rapidement, les hommes, eux, negoûtant que les travaux de force, la chasseet les voyages, et surtout la noble oisiveté,conservent une éternel
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