Théophile Gautier . s, quiont chevaux à lécurie, voiture en la remise et cocher àportée de la voix. Sauter du perron do la villa dans untilbury, toucher dubout du fouet lacroupe soyeuse dunpur sang, et, vingtminutes après, jeterélégamment lesrênes au valet, pourgravir lescalier depierre du Moniteur,cela est pour un simplegalapiat de lettres, — létymologie degalapiat semble bienêtre : Gaulois à pied, — cest une autreafïaire. Il faudra sesoumettre au bonplaisir de lomnibus,attendre au bord dutrottoir, les pattesdans la crotte, sonpassage, et subir les cinquante-cinq minutes régleme


Théophile Gautier . s, quiont chevaux à lécurie, voiture en la remise et cocher àportée de la voix. Sauter du perron do la villa dans untilbury, toucher dubout du fouet lacroupe soyeuse dunpur sang, et, vingtminutes après, jeterélégamment lesrênes au valet, pourgravir lescalier depierre du Moniteur,cela est pour un simplegalapiat de lettres, — létymologie degalapiat semble bienêtre : Gaulois à pied, — cest une autreafïaire. Il faudra sesoumettre au bonplaisir de lomnibus,attendre au bord dutrottoir, les pattesdans la crotte, sonpassage, et subir les cinquante-cinq minutes réglementaires de trimbalage,et encore sil ne passe pas complet, auquel cas je piéti-nerai sous la pluie et le vent à nen plus finir !... « — Je viendrai vous chercher chaque jour, cher maitre,disait Dalloz, et je vous ramè « Mon père finit par céder : il donna congé de lappar-tement, après avoir visité la petite maison qui était àlouer au n» 32 rue de Longohamps, et que Turgan avait. Estelle et Judith Gautier.(Photographie Nadar,) 106 THÉOPHILE GAUTIER découverte. Elle était bien lointaine, bien petite, bienmédiocre ; mais le jardin était très séduisant, et monpère signa le bail qui lexilait de Paris(1). » Ce fut par un après-midi davril ensoleillé, comme leraconte M» Judith Gautier dans son admirable livre desouvenirs, queut lieu le déménagement. Le petit jardin de Neuilly semplit de fauteuils et debuffets, et contre le tronc des maigres arbres, des paysa-ges peints rêvaient en plein air, dans leurs cadres dorés. Le maître était, selon sa propre expression. « moulu etfarci de poussière, et les tibias lui sortaient par les yeux ». On mit dabord un peu dordre dans la salle à manger,et Marianne, la cuisinière, apporta la julienne fumante. Au dessert, le soleil empourpra brusquement les croi-sées sans rideaux et Gautier sortit sur la terrasse, avecses filles, pour admirer le ciel que féerisait la somptueusealchimie crépu


Size: 1482px × 1685px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., booka, bookcentury1900, bookdecade1900, bookidthophilegauti00larg