. Paris à table . tout ce qui man-quait a son cœur. Il venait de lancien régime ; il avait traverséla révolution sur la pointe du pied, le mauvais goût du direc-toire lépouvanta : mais il se mêla à la volupté du Luxem-bourg sans rien blâmer, dissimulant ses dégoûts, occupéde ramener ces énormités à des proportions justes et con-venables. M. de Talleyrand fit de son hôtel le modèle dungoût, dun luxe et dune politesse dont les exemples paraissent perdus. On a attribué à sonmaître dhôtel les mérites deses réceptions. Ce domesti-que, qui avait débuté chez laprincesse de Lamballe, sor-tait, il est


. Paris à table . tout ce qui man-quait a son cœur. Il venait de lancien régime ; il avait traverséla révolution sur la pointe du pied, le mauvais goût du direc-toire lépouvanta : mais il se mêla à la volupté du Luxem-bourg sans rien blâmer, dissimulant ses dégoûts, occupéde ramener ces énormités à des proportions justes et con-venables. M. de Talleyrand fit de son hôtel le modèle dungoût, dun luxe et dune politesse dont les exemples paraissent perdus. On a attribué à sonmaître dhôtel les mérites deses réceptions. Ce domesti-que, qui avait débuté chez laprincesse de Lamballe, sor-tait, il est vrai, de la maisonde Condé ; mais les dîners delhôtel des Relations exté-rieures nétaient pas la seule| chose qui attirât chez le mi-nistre lélite de la société ; ily avait dans la tenue, le main-tien et lhabitude de ce logisun charme dirrésistible at-traction. Chez M. de Talleyrand, on faisait de la diplomatiepartout, au salon et à loffice ; son chef était chargé du soin de. PARIS A TABLE. choisir tous les cuisiniers des grandes maisons à létranger ;cétait se ménager des intelligences dans le cœur de la dîner, nous en conviendrons volontiers, était cependant,pour M. de Talleyrand, une affaire sérieuse; tous les matins. courante de toutes les grandes tables du consulat. Les grosfournisseurs, les financiers dalors, persistèrent dans leurlourde exagération ; quelques fêtes du Raincy, chez M. éritèrent pourtant dêtre remarquées, et surent se faire ab-soudre. A la table de M. de Talleyrand sest assis noii-seuiemer*.tout ce que la France a eu dillustre, mais tout ce qui a faitquelque bruit en Europe et dans le monde politique ; un desprincipaux attraits de ces repas, surtout dans lintimité de quel-ques convives, cétait la conversation ; lart avec lequel cesentretiens se préservaient de tout entraînement et de toutefranchise, était admirable ; cétait une escrime dans laquelleles pointes se croisaient ave


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