. Gazette des beaux-arts . Botticelliexécuta le Printemps et la Naissance de Vénus, qui ont survécu auxholocaustes de Savonarole parce quon les avait envoyés à la villa duvieux Côme, à Castello. On les a transportés depuis à Florence. Il semblerait superflu de décrire le second de ces morceaux,puisquon en appréciera la beauté par lexcellente gravure que nousen donnons; cependant il est bon den marquer les qualités et lesdéfauts. Vénus, portée sur sa coquille, est au moment daborder surla rive où la pousse deux génies ailés dont le souffle est figuré par desrayons sortant de leurs joues gonflée


. Gazette des beaux-arts . Botticelliexécuta le Printemps et la Naissance de Vénus, qui ont survécu auxholocaustes de Savonarole parce quon les avait envoyés à la villa duvieux Côme, à Castello. On les a transportés depuis à Florence. Il semblerait superflu de décrire le second de ces morceaux,puisquon en appréciera la beauté par lexcellente gravure que nousen donnons; cependant il est bon den marquer les qualités et lesdéfauts. Vénus, portée sur sa coquille, est au moment daborder surla rive où la pousse deux génies ailés dont le souffle est figuré par desrayons sortant de leurs joues gonflées. La chevelure opulente de ladéesse la cache en partie, ses formes sont sveltes et gracieuses, admi-rables dans le torse, les bras et les mains, trop grêles dans les chevilleset les pieds. Elle navigue sur leau qui clapote sous le souffle desgénies; elle va être reçue par le Printemps qui lui tend un richevêtement. La mer, au loin, baigne une côte découpée par des langues ÉfSaêïay^ K ILP^. XXXIV. — 2e PÉRIODE. 24 186 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. de terre. Le premier plan est couvert par lombre dun bois dorangers,Chose singulière, la côte est aussi mal rendue, quant à la perspective,que le clapotement des vagues est bizarrement indiqué par desméandres angulaires dun parti pris tout à fait arbitraire. En revancheon admirera sans restriction la pluie de roses qui entoure les génies,les fleurs qui parsèment les vêtements du Printemps, les ajoncs dupremier plan et les bouquets qui pointent entre les feuilles des oran-gers. On chercherait en vain à distinguer le type de Vénus de celuides Vierges de Botticelli. Le Printemps est lange de lAnnonciationet les génies sont comme les messagers ailés du ciel que lon retrouvedans les tableaux sacrés. La même empreinte caractérise la seconde allégorie dont il a étéparlé plus haut. Ces deux œuvres ont sans doute plus de charme que lecélèbre tableau de la Calomnie dApelle, aux Offices ; mais


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