. Les bons enfants . nsmangé, dit-elle à sa femme de chambre étonnée : ily a peut-être du poison dans tout ceci. » Laubergiste rentra apportant une bouteille debière. Ma tante sen versa un verre, mais se gardady tremper ses lèvres. Quand laubergiste fut parti,elle vida la bière dans le même seau où elle avaitjeté la soupe et le ragoût. Bientôt tout fut tranquille dans la maison; Pul-chérie sétait retirée dans sa chambre sur linvita-tion de laubergiste. Ma tante songea à exécuter sonprojet de fuite, elle voulut ouvrir la porte quidonnait sur le corridor; ses efforts furent vains :elle était fer


. Les bons enfants . nsmangé, dit-elle à sa femme de chambre étonnée : ily a peut-être du poison dans tout ceci. » Laubergiste rentra apportant une bouteille debière. Ma tante sen versa un verre, mais se gardady tremper ses lèvres. Quand laubergiste fut parti,elle vida la bière dans le même seau où elle avaitjeté la soupe et le ragoût. Bientôt tout fut tranquille dans la maison; Pul-chérie sétait retirée dans sa chambre sur linvita-tion de laubergiste. Ma tante songea à exécuter sonprojet de fuite, elle voulut ouvrir la porte quidonnait sur le corridor; ses efforts furent vains :elle était fermée à double tour. Plus convaincue quejamais que laubergiste ne tarderait pas à venirlégorger, elle ouvrit la fenêtre sans bruit, descenditlestement à terre et se dirigea vers la fenêtre dePulchérie; mais elle eut beau frapper au carreau,dabord doucement, puis plus fort, personne ne ré-pondit, et la fenêtre resta fermée. Que faire, quedevenir, seule, à la pluie, au vent? La nuit était. 1-- co ooc es •X o X O LES BONS ENFANTS 331 noire ; elle marcha à tâtons, longeant le mur de lau-berge, et se sentit enfin à labri; elle pensa que cedevait être un hangar, et, savançant toujours, ellesentit quelque chose de chaud sous sa main. Cétaitun animal quelconque, un veau sans doute ou unevache. Elle resta près de lanimal inconnu, qui nedevait pas être méchant, puisquil ne faisait en-tendre aucun bruit et ne témoignait aucune contra-riété de cette visite inattendue; mais, à un mouve-ment quelle fit, elle entendit un grognement trèsfort qui la fit reculer de quelques pas. Peu dinstants après, la lune se leva; ma tanteput distinguer les objets et vit avec effroi quelleétait à deux pas dun ours attaché au mur par unechaîne, et qui tirait dessus de toutes ses forces pourarriver jusquà elle et sans doute pour la dé la peur que lui causait laubergiste, elle auraitpoussé des cris à éveiller toute la maison; mais,nosant crier, ne


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