Anna : ou, La piété filiale . ses enfantines de la petite fille, par las-cendant dAnna, par la douleur dEmilie, lamarquise releva cette dernière, et la reçut surson sein en disant : « Puisse le ciel bénir la mèreet les filles ! » Lémotion des acteurs de cette scène tou-chante était vive mais douce ; les cœurs se sou-lagèrent par des épanchements mutuels, etbientôt cette journée orageuse ne laissa que latrace des douleurs quelle avait réveillées. Lamarquise disait: « Jaurai mes deux filles pourme fermer les yeux. >< Emilie allait de sa sœurà sa mère , lœil brillant de joie et de bonheur ;


Anna : ou, La piété filiale . ses enfantines de la petite fille, par las-cendant dAnna, par la douleur dEmilie, lamarquise releva cette dernière, et la reçut surson sein en disant : « Puisse le ciel bénir la mèreet les filles ! » Lémotion des acteurs de cette scène tou-chante était vive mais douce ; les cœurs se sou-lagèrent par des épanchements mutuels, etbientôt cette journée orageuse ne laissa que latrace des douleurs quelle avait réveillées. Lamarquise disait: « Jaurai mes deux filles pourme fermer les yeux. >< Emilie allait de sa sœurà sa mère , lœil brillant de joie et de bonheur ; AKNA. 245 lenfant voulait unir dans ses petites mains lesmains de sa mère et de la marquise, Anna re-merciait Dieu qui avait accordé à ses prièreslobjet de tous ses désirs. Cependant la marquisedésirait savoir tout ce quEmilie avait fait etsouffert soit avant son départ de Paris, soitdurant son exil. Emilie, voulant satisfaire lamarquise et sa sœur, commença aussitôt le récitde ses Il CHAPITRE XIX. Récit dEmilie. « Je ue prétends pas mexcuser ou palliermes torts en les rejetant sur un autre ; je neveux pas surtout charger la mémoire dunhomme qui me fut cher ; je dirai seulement qua-vec moins de confiance en mon mari je nauraispoint commis les fautes que jai à me ne cessait de mettre sous mes yeux la supé-riorité de ma sœur, de cette bonne sœur à la-quelle je dois aujourdhui mon bonheur et celuide ma fille, linjuste prédilection de mon père à>-sa. 247 pour elle, et surtout les préférences du comman-deur mon grand-oncle ; peu à peu mon cœursulcérait, et la haine prenait la place des sen-timents dont la nature me faisait un devoir. « Je nai pas besoin de vous rappeler queForton sétait jeté à corps perdu dans la révo-lution ; il avait été dabord entraîné par le fa-meux Mirabeau ; mais quand celui-ci, craignantque la révolution nallât trop loin , voulut sarrê-ter, Forton se sépara de lui e


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