. Les Fiancees Merveilleuses . t grasse et luisante, ses yeux, brunis commelacier, pétillaient de vivacité, ses cheveux noirs semblaientfilés avec du jais. (( Eh bien! fit le Prince, veux-tu bien lâcher monépée ? -^ â Non, non, non, criait le gnome, serrant plus fort. â Tu vas voir, entêté, )) sourit Danilo,Ramenant à soi la lame, le Prince, de sa main gauche, empoigna le nain à pleins doigts : il était gros comme unécureuil. Aussitôt le gnome lâcha le glaive pour s*accrocherdésespérément aux écailles dacier, aux mailles de fer dugantelet. « Quil est drôle! )) murmurait Danil


. Les Fiancees Merveilleuses . t grasse et luisante, ses yeux, brunis commelacier, pétillaient de vivacité, ses cheveux noirs semblaientfilés avec du jais. (( Eh bien! fit le Prince, veux-tu bien lâcher monépée ? -^ â Non, non, non, criait le gnome, serrant plus fort. â Tu vas voir, entêté, )) sourit Danilo,Ramenant à soi la lame, le Prince, de sa main gauche, empoigna le nain à pleins doigts : il était gros comme unécureuil. Aussitôt le gnome lâcha le glaive pour s*accrocherdésespérément aux écailles dacier, aux mailles de fer dugantelet. « Quil est drôle! )) murmurait Danilo, qui samusaità ce manège. A ce moment, il aperçut piquée au pourpoint dunain laiguille de la bergère, avec une autre. « Approche, fillette, appela-t-il, reprends ton bien. » De ses menottes adroites et fines, la bergère pritlaiguille, non sans un peu de crainte, à la pensée que cegnome rageur allait peut-être défendre son vol, la griffer, lamordre ou même saccrocher à ses mains nues sans défense ; 98 â. DANILO ET MANDOSINE mais il ne les toucha même pas, neut pas lair de les voir,lÅil rivé sur le gantelet. (( Va-t*en, maintenant, drôle, )) fit le Prince. Dans un mouvement de rejet, comme on lance unepierre, il voulut le jeter dans le foin; mais il eut beaurépéter son geste, secouer la main, il ne pouvait lui fairelâcher prise. « Non, non, non, non! criait le gnome. â A la fin, interrogea Danilo, que veux-tu? qui donces-tu ? â Qui je suis ? Je suis Aimantino, le génie de lamine. Ce que je veux? Je veux étreindre le fer que jevois, que japproche. Une furie mystérieuse, une forceirrésistible me font aimer ce métal ; je le veux, il mattire,il mappelle, il faut que je le serre comme un fou, unenragé; quand il nobéit pas à mon attirance, je vais à lui; laiguille de la bergère accourut et jai sauté sur tonépée. Le fer est mon ami. â Seigneur, se


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