. La comédie humaine. otionstrop violentes avaient physiquement altéré ce cœur ma-ternel, et quelque maladie, un anévrisme peut-être, mena-çait lentement cette femme à son insu. Les peines vraiessont en apparence si tranquilles dans le lit profond quellesse sont fait, où elles semblent dormir, mais où elles conti-nuent à corroder lâme comme cet épouvantable acide quiperce le cristal ! En ce moment deux larmes sillonnèrentles joues de la marquise, et elle se leva comme si quelqueréflexion plus poignante que toutes les autres leût vive-ment blessée. Elle avait sans doute jugé lavenir de Moïna. L


. La comédie humaine. otionstrop violentes avaient physiquement altéré ce cœur ma-ternel, et quelque maladie, un anévrisme peut-être, mena-çait lentement cette femme à son insu. Les peines vraiessont en apparence si tranquilles dans le lit profond quellesse sont fait, où elles semblent dormir, mais où elles conti-nuent à corroder lâme comme cet épouvantable acide quiperce le cristal ! En ce moment deux larmes sillonnèrentles joues de la marquise, et elle se leva comme si quelqueréflexion plus poignante que toutes les autres leût vive-ment blessée. Elle avait sans doute jugé lavenir de Moïna. LA FEMME DE TRENTE ANS. 20( Or, en prévoyant les douleurs qui attendaient sa fille,tous les malheurs de sa propre vie lui étaient retombéssur le cœur. La situation de cette mère sera comprise en expliquantcelle de sa fille. Le comte de Saint-Hcreen était parti depuis environ sixmois pour accomplir une mission politique. Pendant cetteabsence, xMoïna, qui à toutes les vanités de la petite-maî-. tresse joignait les capricieux vouloirs de lenfant gâté,sétait amusée, par étourderie ou pour obéir aux millecoquetteries de la femme, et peut-être pour en essayer lepouvoir, à jouer avec la passion dun homme habile, maissans cœur, se disant ivre damour, de cet amour aveclequel se combinent toutes les petites ambitions socialeset vaniteuses du fat. Madame dAiglemont, à laquelle unelongue expérience avait appris à connaître la vie, à jugerles hommes, à redouter le monde, avait observé les pro-grès de cette intrigue et pressentait la perte de sa fille en VI. 14 2 I O SCENES DE LA ME PRIVEE. la voyant tombée entre les mains dun homme à qui riennétait sacré. Ny avait-il pas pour elle quelque chosedépouvantable à rencontrer un roué dans lhomme queMoïna écoutait avec plaisir? Son enfant chérie se trouvaitdonc au bord dun abmie. Elle en avait une horrible cer-titude, et nosait larrêter, car elle tremblait devant lacomtesse. Elle savait davan


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