Œuvres illustrées de George Sand . giles, sonœil de lynx, son cœur belliqueux. Cest la fable du loupet du chien. » Nous quittâmes ces beaux Indiens, tout émus et attris-tés; car, en reprenant le voyage de la vie à travers lacivilisation moderne, nous vîmes dans la rue des misé-rables qui navaient plus la force de vivre, des élégantsavec des babils dune hideuse laideur, des figures ma-niérées, grimaçantes, les unes hébétées par lamourdelles-mêmes, les autres ravagées par lhorreur de ladeslinée. Nous rentrâmes dans nos appartements sibons et si chauds où nous attendaient la goutte, lesrhiiniatis


Œuvres illustrées de George Sand . giles, sonœil de lynx, son cœur belliqueux. Cest la fable du loupet du chien. » Nous quittâmes ces beaux Indiens, tout émus et attris-tés; car, en reprenant le voyage de la vie à travers lacivilisation moderne, nous vîmes dans la rue des misé-rables qui navaient plus la force de vivre, des élégantsavec des babils dune hideuse laideur, des figures ma-niérées, grimaçantes, les unes hébétées par lamourdelles-mêmes, les autres ravagées par lhorreur de ladeslinée. Nous rentrâmes dans nos appartements sibons et si chauds où nous attendaient la goutte, lesrhiiniatismes, el toutes ces infirmités de la vieillesseque le sauvage nu brave el ignore sous sa tente si malclose; et ce mot naivemenl profond (|ue mavail dit lo-rateur indien me revinl à la mémoire : « Jls mius prn-mellent la richesse, el ils ont chez eux des hoinmcsqui meurent de faim ! » Pauvres sauvages, vous avez \u lAngleterre, ne re;»ar-dcz [las la Fiance ! SAND. FIN D K s S A II V A G l: S D I. INDIANA NOTICE Jai écrit Indlana durant lautomne de 1831. Cestmon premier roman ; Je lai fait sans aucun \)\àn , sansaucune théorie dart ou de philosophie dans étais dans lâge où lon écrit avec ses instincts et oùla réflexion ne nous sert quà nous confirmer dans nostendances naturelles. On voulut y voir un plaidoyer bienprémédité contre le mariage. Je nen cherchais pas silong, et je fus étonné au dernier point de toutes les belleschoses que la critique trouva à dire sur mes intentionssubversives. La critique a beaucoup trop desprit, cestce qui la fera mourir. Elle ne juge jamais naïvement cequi a été fait naïvement. Elle cherche, comme disent lesbonnes gens, midi à quatorze heures, et a dû faire beau-coup de mal aux artistes qui se sont préoccupés de sesarrêts plus que de raison. Sous tous les régimes et dans tous les temps, il y a eudailleurs une race de critiques qui, au mépris de leurpropre talent, se sont ima


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