. De l'art des devises . DVn noble feu mon Ame confumèe^Suit de mon corps lhonorable fumée :Et par vnfort nouveau ma vie efi de chaleur mefi amie, elle mefiadverfaire ,Et mon but ne fiant que dé ni importe peu dépérir. Zz ^61 CABINET QVi croira que le lour naifTe de la Nuic,&; que la lumière puifle eftre la fille deroblcuricé?Ilneftpas rare pourtant à vne mè-re fi defagreable, dengendrer vne fi agréablefille. LAdverfitc cft noire Sc hideufe-. Et la Gloirequi eft fi lumineufe &C fi belle, naift de lAdver-fité portée courageufement &C aveque retraite , la folitude, le
. De l'art des devises . DVn noble feu mon Ame confumèe^Suit de mon corps lhonorable fumée :Et par vnfort nouveau ma vie efi de chaleur mefi amie, elle mefiadverfaire ,Et mon but ne fiant que dé ni importe peu dépérir. Zz ^61 CABINET QVi croira que le lour naifTe de la Nuic,&; que la lumière puifle eftre la fille deroblcuricé?Ilneftpas rare pourtant à vne mè-re fi defagreable, dengendrer vne fi agréablefille. LAdverfitc cft noire Sc hideufe-. Et la Gloirequi eft fi lumineufe &C fi belle, naift de lAdver-fité portée courageufement &C aveque retraite , la folitude, les études qui fe fontde nuit font obfcures j & les lumières desSciences fortenc de cette obfcurité. Les Baiesqui fervent à limprimerie font noires, & noir-cilTent tout ce quelles touchent. Mais ellesfont luire ce quelles noircifient: &C la réputa-tion dVn Autheur en reçoit vn jour, qui dureencore aprez fa vie , & qui n a jamais de nuicqui léteignc. DE DEVISES. 3^3. DE nofire noir, par vn rarefecret,A hnvy du Soleil^ vne clarté fe fait yQue nulle nuit jamais ri pluf beaux jours ri ont point vn plus bel ornement iEt quoy que la Mort me/me y que nous noircijfons luit éternellement. Zz ij 354 CABINET IL fèmble que la réputation que le parfumgagne en fe bruflant, eft vne chère réputa-tion : &c qu*il luy vaudroit mieux eftre fans efti-me, que de fe faire eftimer par fa perte Maisleftimene fe gagne que par là. L*cclat ne vientaux Pierreries que par où elles font diminuées :le fer donne le dernier prix a bonne grâ-ce du Soldat eft de Tes bleffures : &: le feu quiconfume les Poëces &C les Héros, eft celuy quirépand au loin leurnom, &c qui fait leur Devife peut eftre encore veuc dvn au^tre fens : & en ce fens, elle plaint linutile Scpitoyable réputation de quelques Efprits, quifont les délices des Cabinets & des belles con-verfations j & font malheureufement tour-mentez , ou
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