. L'Arche de N . G- — Alors i! a plu pendant quarante jours de suite? — Oai, quarante jours et quarante nuits. Il y eut, parmi les enfants, un moment de silence, gros depensée. — Quarante jours, cest longtemps, dit enfin Gaby. — Ça fait peur, soupira la bonne grosse Marion. — Oh! oui, approuvèrent dune même voix les deux ju-melles Caille et KEMILE POUVILLON Ail grand poète des « Petites .\mes ». — Mais, reprit la fine petite Annette, pendant ces qua-rante jours, quest-ce que les bêtes pouvaient faire? Est-cequelles sennuyaient ou bien elles jouaient entre elles? A cette question, q


. L'Arche de N . G- — Alors i! a plu pendant quarante jours de suite? — Oai, quarante jours et quarante nuits. Il y eut, parmi les enfants, un moment de silence, gros depensée. — Quarante jours, cest longtemps, dit enfin Gaby. — Ça fait peur, soupira la bonne grosse Marion. — Oh! oui, approuvèrent dune même voix les deux ju-melles Caille et KEMILE POUVILLON Ail grand poète des « Petites .\mes ». — Mais, reprit la fine petite Annette, pendant ces qua-rante jours, quest-ce que les bêtes pouvaient faire? Est-cequelles sennuyaient ou bien elles jouaient entre elles? A cette question, qui me parut dune curiosité, ma foi !assez ingénieuse, je levai les yeux de la page que jétais entrain de lire et me mis, de mon coin, à observer le groupequi bavardait près du feu clair. Autour de notre vieil ami,qui possède le sortilège dêtre immédiatement adoré de — 3 —. toutes les bêtes et de tous les enfants, les petites têtessétaient rassemblées, abandonnant la belle arche de Noésur la table où gisaient, de-ci de-là, le bœuf, la girafe, lechameau, le lion, les bergères et les arbres frisés. Et je les écoutai pépier comme un nid, les petites âmesjoyeuses, près du foyer aux lueurs dansantes. QuH fais^jt .tiède et bon ! Ah ! le vent pouvait dehors souffler en fôrâj)èj.é !*;Ici, pensais-je, nous ne craignons rien. On était à la findfe ■lautomne, et par intervalles la brise apportait jusquà rfoTjs*un bruit mystérieux et plaintif de feuilles froissées èf dé,-.*,rameaux mouillés. Une rafale séleva plus furieuse. On eût cru les arbresdéracinés. — Quel vent de désastre! dit quelquun. La nuit seramauvaise. Plaignons les pauvres diables qui vont sur lesroutes ! A ces mots, les petits frissonnent. Gaby se tait, réfléchit,le regard perdu. Je devine quil voit, à travers les champs nus et la forêt effrayante, marcher le vov


Size: 2024px × 1235px
Photo credit: © Reading Room 2020 / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookautho, bookcentury1900, bookdecade1900, bookidlarcheden00guig