Lettres d'une Péruvienne . un bienfait infupportable dontje ne veux plus jouir ; je ne teverrai plus, je ne veux plusvivre. Je perds ce que jaime; Pu-nivers efl: anéanti pour moi;il neft plus quun vafte deiertque je remplis des cris de monamour ; entends-les, cher objet loo Lettres dune de ma tendreirc, lois-cn tou-ché, permets que je erreur me féduir !Non, mon cher Aza, non, ceneft pas toi qui mordonnes devivre, ceft la timide nature,qui, en frémiffant dhorreur,emprunte ta voix plus puiflan-te que la fienne pour retarderune fin toujours redoutablepour elle; mais c^cn eft fait,
Lettres d'une Péruvienne . un bienfait infupportable dontje ne veux plus jouir ; je ne teverrai plus, je ne veux plusvivre. Je perds ce que jaime; Pu-nivers efl: anéanti pour moi;il neft plus quun vafte deiertque je remplis des cris de monamour ; entends-les, cher objet loo Lettres dune de ma tendreirc, lois-cn tou-ché, permets que je erreur me féduir !Non, mon cher Aza, non, ceneft pas toi qui mordonnes devivre, ceft la timide nature,qui, en frémiffant dhorreur,emprunte ta voix plus puiflan-te que la fienne pour retarderune fin toujours redoutablepour elle; mais c^cn eft fait,le moyen le plus prompt medélivrera de fcs regrets. . Que la Mer abîme à jamaisdans fes fiots ma tendreffe mal-hcureufe, ma vie & mon défctpoir. Reçois , trop malheureuxAza , reçois les derniers fen-timens de mon cœur , il n^areçu que ton image , il ne vou-i Péruvienne. ioi loit vivre que pour toi , ilmeurt rempli de ton amour. Jet^aime, je le penfe , je le fensencore, je le dis pour la der-nière fois. lii} I02 Lettres dune LETTRE SEPTIÈME. AZA , tu nas pas toutperdu, tu régnes encorefur un cœur ; je relpire. La vi-gilance de mes Surv^eillans arompu mon funefte deflein, ilne me refte que la honte denavoir tenté lexécution. Je netapprendrai point les circon-fiances dun projet auffi-tôtdétruit que formé. Oferois-jejamais lever les yeux julquàtoi, fi tu avois été témoin demon emportement ? Ma raifon anéantie par ledéfefpoir, ne métoit plus dau-cun fccours ; ma vie ne meparoifTbit daucun prix, javoisoublié ton amour. Péruvienne. 105 Que le fang-froid eft cruelaprès la fureur ! Que les pointsde vue font difïérenj fur lesmêmes objets ! Dans Ihorreurdu défefpoir on prend la féro-cité pour du courage , & lacrainte des fouffrances pour dela fermeté. Quun mot, un re-gard, une furprife nous rap-pelle à nous-mêmes, nous netrouvons que de la foibleffepour principe de notre Kéroïf-me ; pour fruit, que le repen-tir, & que le mépris pour ré
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