Paris guide . vres. Ils sont en communionmystérieuse avec la conscience française. Lisent-ils Montaigne,Pascal, Molière, Diderot? Non. Mais ils les respirent. Phénomènemagnifique, cordial et formidable, que cette volatilisation dunpeuple qui séva])ore en fraternité ! O France, adieu ! tu es tropgrande pour nêtre quune patrie. On se sépare de sa mère quidevient déesse. Encore un peu de temps, et tu tévanouiras dansla transGguration. Tu es si grande que voilà que tu ne vas plusêtre. Tu ne seras plus France, tu seras Humanité ; tu ne serasplus nation, tu seras ubiquité. Tu es dcsiinée à te dissou
Paris guide . vres. Ils sont en communionmystérieuse avec la conscience française. Lisent-ils Montaigne,Pascal, Molière, Diderot? Non. Mais ils les respirent. Phénomènemagnifique, cordial et formidable, que cette volatilisation dunpeuple qui séva])ore en fraternité ! O France, adieu ! tu es tropgrande pour nêtre quune patrie. On se sépare de sa mère quidevient déesse. Encore un peu de temps, et tu tévanouiras dansla transGguration. Tu es si grande que voilà que tu ne vas plusêtre. Tu ne seras plus France, tu seras Humanité ; tu ne serasplus nation, tu seras ubiquité. Tu es dcsiinée à te dissoudre toutentière en rayonnement, et rien nest auguste à cette heure •— XLIV eomme leffacement visible de ta frontière. Résigne-toi à ton im-mensité. Adieu, Peuple! salut, Homme! Subis ton élargissementfatal et sublime, ô ma patrie, et, de même quAthènes est devenuela Grèce, de même que Rome est devenue la chrétienté, toi,France, deviens le monde. Har-tcvlile Iluuse, mai LA SCIENCE LA SCIENCE I HISTOIRE LE VIEUX PARIS PAR Louis BLANC Montaigne aimait jallais dire comme un amant aime samaîtresse. Cest avec attendrissement qviil en parie : « Paris, dit-il,a mon cœur dès mon enfance ; et men est advenu comme deschoses excellentes : plus iaj veu, depuis, dautres villes belles,plus la beauté de celte-cy peult et gaigne sur mon aflFéction ; ielaime tendrement, jusques à ses verrues et à ses taches. » Doù venait cette extrême tendresse de Montaigne pour Paris? Ils nexistaient ])as, à cette époque, les magnifiques boulevardsque les édiles du jour ont créés dun coup de leur baguette ny avait pas alors de rue de Rivoli conduisant à lHôtel de Ville ;pas de boulevards tels quaurait pu les envier Babylone ; pas dhôtelsgigantesques, pas de cafés étincelants, pas de squares; rien quiapprochât du Bois de Boulogne, rien qui ressemblât au Parc deMonceaux. Le Louvre actuel, dont la façade principale, commencéeen
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