. Paris à table . nnées surtout ilny eut que deux espèces de dîners politiques : ceux du château,dont le premier gentilhomme de la chambre faisait les hon-neurs, et ceux des ministres. Quelques réceptions chez lesprésidents des chambres- et les dîners des chefs militaires etadministratifs complétaient cette série. A cette époque, les dî-ners diplomatiques mettaient beaucoup daffectation à se sépa-rer de ce que lon appelait la cohue. Au faubourg Saint-Ger-main, presque partout, on faisait mauvaise chère; il y avaitbeaucoup de laquais derrière les chaises, et peu de mets sur latable. Les dîners


. Paris à table . nnées surtout ilny eut que deux espèces de dîners politiques : ceux du château,dont le premier gentilhomme de la chambre faisait les hon-neurs, et ceux des ministres. Quelques réceptions chez lesprésidents des chambres- et les dîners des chefs militaires etadministratifs complétaient cette série. A cette époque, les dî-ners diplomatiques mettaient beaucoup daffectation à se sépa-rer de ce que lon appelait la cohue. Au faubourg Saint-Ger-main, presque partout, on faisait mauvaise chère; il y avaitbeaucoup de laquais derrière les chaises, et peu de mets sur latable. Les dîners des banquiers ne vinrent que plus tard :M. Laffitte était lhôte de lopposi-tion ; M. Thiers était le géant de latable de M. Laffitte; chez M. de Tal-leyrand, à lhôtel de la rue Saint-Flo-rentin, cétait un terrain neutre, surlequel on essayait tout le monde. Undéputé du centre était chargé detraiter ses collègues, afin de soulagerquelque peu les tables des ministres. La table de M. Piet,. PARIS A TABLE. 27 nie Thérèse, devint une des dépendances de la chambre élec-tive. En ce temps-là, un député docile avait, pour régler lor-dre de ses invitations, un semai-nier, sur lequel les sept jours dechaque semaine finissaient parêtre immobilisés et affectés pério-diquement aux mêmes couverts. Le clergé, que le gouvernementimpérial avait habitué à voir lemonde avec une tolérance toutephilosophique, avait aussi ses dî-ners; il mettait même beaucoup de coquetterie à choisir lesjours maigres, pour fournir à ses cuisiniers loccasion de se dis-tinguer. Les dîners de la grande aumônerie de France, auxTuileries, eurent en ce genre une haute renommée. Cest à un deces repas, quen présence dun turbot monstre, on raconta cetteanecdote : Le cardinal Fesch avait reçu deux turbots également beaux, également prodi-gieux. Que faire de cettedouble merveille? Donnerlun et garder lautre, cé-tait sexposer à une riva-lité au moins inutile ; lesman


Size: 1520px × 1643px
Photo credit: © Reading Room 2020 / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., boo, bookcentury1800, bookdecade1840, booksubjectdinnersanddining