. Souvenirs d'un otage; . ver les affresde la faim. Le bon feldwehcl nosait prendre surlui de nous autoriser à nous procurer quelquessuppléments. Il eût été dénoncé aussitôt au com-mandant : lAllemagne est le pays de la dé h peu, nous nous affaiblissions. Quelques-uns dinquiétante façon. Un de nos compagnonsso trouva mal, un soir. Un médecin de la ville, le docteur Kohler, par-lait français. Le feldwehel le fit appeler. Le pra-ticien ne fit aucune difficulté pour reconnaîtreque le malade, et nous tous, nous nétions pasassez nourris. Il accepta dexposer le cas au com- — lie mandant. O


. Souvenirs d'un otage; . ver les affresde la faim. Le bon feldwehcl nosait prendre surlui de nous autoriser à nous procurer quelquessuppléments. Il eût été dénoncé aussitôt au com-mandant : lAllemagne est le pays de la dé h peu, nous nous affaiblissions. Quelques-uns dinquiétante façon. Un de nos compagnonsso trouva mal, un soir. Un médecin de la ville, le docteur Kohler, par-lait français. Le feldwehel le fit appeler. Le pra-ticien ne fit aucune difficulté pour reconnaîtreque le malade, et nous tous, nous nétions pasassez nourris. Il accepta dexposer le cas au com- — lie mandant. On nous accorda dacheter en ville, parlintermédiaire du cantinier — à quels prix, monDieu ! à quels prix ! — de menues provisions,boîtes de sardines, café, confitures, de la biè vin, le vin qui nous eût rendu nos forces, nousfut toujours refusé par le commandant. Cet Alle-mand, malade de lestomac, était par force unbuveur deau. Double raison pour refuser unverre de vin à des Français !. Ah ! les tristes heures de la casemate. — 117 — XII La détention inflige au prisonnier trois sortesde souffrances. Dabord (et M. de la Palisse eûtaimé cette réflexion) la privation de la liberté —cette liberté qui, selon le mot du poète, fait lamoitié de notre âme ! Puis, Téloignement detoute affection, de toute tendresse. Enfin, ce ter-rible supplice du désœuvrement, en vase clos, sijose dire. Quand le prisonnier pénètre dans sa cellule, leplus impitoyable des bourreaux y entre derrièrelui. Cest lennui, lennui qui casse les bras etronge la cervelle du détenu. A quoi occuper lesmortelles heures de la veille ? Dans quel rêve per-dre sa pensée et noyer sa peine ? Le bon {eldwehel nous avait donné du papier,des plumes et de lencre. Le préfet put obtenir unegrammaire anglaise et décida de compléter saconnaissance de la langue de Shakespeare. Prisdun beau zèle, à cet exemple, M. Lebas se pro-cura une grammaire allemande et se mit à


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