. 1430; . nt des laboureurs qui rentrent au logis,■dit-il, ils ralentissent le pas, je crois quils ont peur de Il leva son bonnet en lair comme une manifestation paci-fique pour rassurer les survenants qui bientôt se rappro-chèrent. Cétaient en effet des paysans : un vieux à cheveux blancstout cassé et deux hommes jeunes et robustes, à lair vieux tirait sur le licou dune vache et les jeunes, quoiquechargés de paquets de bardes, avaient en la main droitechacun une fourche. — Bonsoir, bonnes gens, cria lymagier quand il fut àvingt pas deux. — Bonsoir, dirent les paysans, la min


. 1430; . nt des laboureurs qui rentrent au logis,■dit-il, ils ralentissent le pas, je crois quils ont peur de Il leva son bonnet en lair comme une manifestation paci-fique pour rassurer les survenants qui bientôt se rappro-chèrent. Cétaient en effet des paysans : un vieux à cheveux blancstout cassé et deux hommes jeunes et robustes, à lair vieux tirait sur le licou dune vache et les jeunes, quoiquechargés de paquets de bardes, avaient en la main droitechacun une fourche. — Bonsoir, bonnes gens, cria lymagier quand il fut àvingt pas deux. — Bonsoir, dirent les paysans, la mine défiante. — Bon, ne me montrez pas les dents de vos fourches, ditJehan, je ne suis Anglais ni Brabançon, au contraire ! Riende mauvais sur la route doù vous venez? — Rien de bon non plus, dit le vieux. UM VOYAGEUR AFFAME KT DES ROUTES PEU SURES 45 — 11 y a danger? — Peut-être. Les Anglais tiennent bourgs et châteaux àsept ou huit lieues, leurs bandes viennent au butin dans les. Réfugiés dans les caches des bois. ^ A^àh villages tout près Tenez, voyez-vous là-bas ces fuméesnoires qui traînent, cest un village brûlé avant-hier; plusloin à gauche, ce qui fume encore un peu, cest un groupe defermes avec le manoir du seigneur, brûlés aussi après pil-lage et saccage!... Quelle existence pour de pauvres labou-reurs dans ce pays ravagé ! Nos champs restent en friches, le 46 LES ASSIKGÉS DE COMPIKGÎSE pain est rare, nos femmes et nos enfants sont dans les cachesdes bois, non pas en sûreté, hélas! mais un peu moins et voilà notre dernière vache que je conduis là-baspour la sauver des brigands, si cest encore — Quelle tristesse! dit Jehan. — Dailleurs, comment sen tirer sans dom-mage, avec toutes les bandes qui courent le pays?fit un des paysans. Si ce sont des soldats du roi,ils nous disent : « Donne ta vache, bonhomme, ilfaut bien que nous mangions! » Si ce sont des rou-tiers anglais ou bourguignon


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