. Jean qui grogne et Jean qui rit . rtedentrée, une avalanche dhommes, de femmes,denfants se précipita dans lappartement; le tu-multe, le désordre furent à leur comble; Abel etle prétendu Gain en profitèrent pour quitter lechamp de bataille, et se trouvèrent dans la rueriant aux éclats de leurs chants improvisés et dis-cordants. En arrivant dans la rue, ils arrêtèrentune escouade de sergents de ville qui accouraientau secours des victimes égorgées; ils leur expli-quèrent la cause de tout ce bruit. (( Cest une plaisanterie qui aurait pu devenirfâcheuse, dit un des sergents de ville. — Nest-ce p
. Jean qui grogne et Jean qui rit . rtedentrée, une avalanche dhommes, de femmes,denfants se précipita dans lappartement; le tu-multe, le désordre furent à leur comble; Abel etle prétendu Gain en profitèrent pour quitter lechamp de bataille, et se trouvèrent dans la rueriant aux éclats de leurs chants improvisés et dis-cordants. En arrivant dans la rue, ils arrêtèrentune escouade de sergents de ville qui accouraientau secours des victimes égorgées; ils leur expli-quèrent la cause de tout ce bruit. (( Cest une plaisanterie qui aurait pu devenirfâcheuse, dit un des sergents de ville. — Nest-ce pas? Ça na pas de bon sens, direnten chœur Gain et Abel. Aussi nous avons quitté lapartie; les salons sont pleins, on y étouffe. Gest àny pas tenir. » Les deux amis sen allèrent enchantés de leurssuccès. « Je déteste les épiciers, dit Abel. CAÏN. Pourquoi les détestes-tu? Quest-ce quils tontfait? ABEL. Rien du tout; mais leurs airs goguenards, imper-tinents, leur aisance et leur sans-gêne, leur esprit. JEAN QUI RIT 159 et leur langage épicé, tout cela mimpatiente, etjai toujours envie de leur jouer des tours. CAÏN. Je tassure, mon cher, que tu as tort; les épicierssont comme les autres hommes, il y en a de bons,il y en a de mauvais. ABEL. Cest possible! Mais que veux-tu? je ne les aimepas. » Lami leva les épaules en riant, et ne dit plusrien sur ce sujet. tp XII LA LEÇON DE DANSE Quelque temps après, Jean dit un matin àM. Abel, en lui servant son déjeuner :« Monsieur aurait-il envie daller au bal? M. ABEL. Au bal? Eh! ce ne serait pas de refus. Quelleespèce de bal? Chez qui? JEAN. Un très beau bal, monsieur. On dansera, et Simonma déjà fait voir comment on dansait; nous dan-sons le soir dans notre petite chambre là-haut; cestbien amusant, monsieur, allez! Savez-vous danser?M. ABEL, avec une feinte trHstesse. Hélas! non. Si tu voulais me montrer commenton fait? JEAN. Très volontiers, monsieur; mais où danserons-nous? Il 162 JEAN
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