Les hermites en liberté . ,forcent les gens de goût au silence, enlè-vent le succès ou déterminent la chute : leMisanthrope tombe, Tiniocrate est portéaux nues, et la postérité vient ensuite de-mander à toute une nation compte du hon-teux triomphe de quelques sots. Les troupes de cette puissante coalitionont trois espèces darmes infiniment redou-tables : le moment, le préjugé et lhabi-tude. Colomb veut-il conquérir un monde ;la sottise lui oppose un préjugé. Rousseauveut-il que le lait maternel nourrisse les en-fans; la sottise sarme dune habitude, etprétend que les lois de la nature sont sou-


Les hermites en liberté . ,forcent les gens de goût au silence, enlè-vent le succès ou déterminent la chute : leMisanthrope tombe, Tiniocrate est portéaux nues, et la postérité vient ensuite de-mander à toute une nation compte du hon-teux triomphe de quelques sots. Les troupes de cette puissante coalitionont trois espèces darmes infiniment redou-tables : le moment, le préjugé et lhabi-tude. Colomb veut-il conquérir un monde ;la sottise lui oppose un préjugé. Rousseauveut-il que le lait maternel nourrisse les en-fans; la sottise sarme dune habitude, etprétend que les lois de la nature sont sou-mises à la prescription. Un orateur élève-t-il la voix en faveur dHampden , de Russclou de Sydney; la sottise répond quil y ades momens où la justice et lhumanitésont impossibles. Avec ces trois mots, ces 200 LA T0UTE-PUISS7\.NCE DES SOTS. trois armes et ces trois chaînes, il nest pasde vices que la sottise ne fasse triompher,pas de folies quelle naccrédite, pas de cri-mes quelle ne sanctifie. E. j\o. xxxr. — 22 août 1824-TRENTE-UNIÈME LETTRE. LES INCURABLES. , ihoughtless, friendlcss onest SuAKSPEARE. Ils nont ni âme, ni pensées, ni amitié. Je tiens registre de mes observations^ àpeu près comme un négociant tient ses li-vres de commerce; jai mon , monmémorial, mon alphabet et mon grand li-vre. Je viens douvrir ce dernier à larticleIncurables^ et jy trouve consignées unefoule de remarques que jai eu occasion de ,202 LES INCURABLES. faire dans le cours dune longue pratiquesur les maladies morales dont je crois laguérison impossible, du moins dans létatactuel des sociétés. Je veux aujourdhui,mon cher confrère , vous communiquercelles de mes observations auxquelles jatta-che dautant plus dimportance quellessont le résultat de lautopsie la plus scru-puleuse. Vous men direz votre avis. Première obseivaiion. René Lkbas. — Ce sujet a cinquante-sixans, les cheveux frisés, le ventre aplati,quoique gras , la taille cour


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