. Filles et ga . et à la sainte Catherine de son église paroissiale. Mais il y a des choses que lespetites tilles savent en naissant. Catherine sait que les fleurs sont des paruresséantes, et que les belles dames qui mettent des bouquets à leur corsage enparaissent plus jolies. Aussi songe-t-elle quelle doit être bien brave ^n ce moment,puisquelle porte un bouquet plus gros que sa tête. Ses idées sont brillantes etparfumées comme ses fleurs. Ce sont des idées qui ne sexpriment point par laparole : la parole na rien dassez joli pour cela. Il y faut de5. airs de chansons, lesairs les plus vifs e


. Filles et ga . et à la sainte Catherine de son église paroissiale. Mais il y a des choses que lespetites tilles savent en naissant. Catherine sait que les fleurs sont des paruresséantes, et que les belles dames qui mettent des bouquets à leur corsage enparaissent plus jolies. Aussi songe-t-elle quelle doit être bien brave ^n ce moment,puisquelle porte un bouquet plus gros que sa tête. Ses idées sont brillantes etparfumées comme ses fleurs. Ce sont des idées qui ne sexpriment point par laparole : la parole na rien dassez joli pour cela. Il y faut de5. airs de chansons, lesairs les plus vifs et les plus doux, les chansons les plus gentilles. Aussi Catherinechante, en cueillant son bouquet : « Jirai au bois seulelte, » et « Mon cœur je luidonnerai, mon cœur je lui donnerai. » Le petit Jean est dun autre caractère. Il suit dautres pensées. Cest un Iranc. 6 FILLES ET GARÇONS. luron; il ne porte point encore la culotte, mais son esprit a devancé son âge, et ilny a pas desprit plus gaillard que celui-là. Tandis quil sattache dune main autablier de sa sœur, de peur de tomber, il agite son fouet de lautre main avec la vigueur dun robuste garç à peine si le premiervalet de son père fait mieuxdaquer le sien quand, enramenant les chevaux de larivière, il rencontre sa fiancé petit Jean ne sendort pasdans une molle rêverie. 11 nese soucie pas des fleurs deschamps. Il songe, pour sesjeux, à de rudes rêve charrois embourbéset percherons tirant du collier à sa voix et scus ses coups. Catherine et Jean sont montés au-dessus des prairies, le long du coteau,jusquà un endroit élevé doù lon découvre tous les feux du village épars dans lafeuillée, et à lhorizon les clochers de six paroisses. Cest là quon voit que laterre est grande. Catherine y comprend mieux quailleurs les histoires quon lui aapprises, la


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