. Gazette des beaux-arts . ime. Il multiplie outre mesure le nombre des artistes et des œuvres mé-diocres ; il multiplie le nombre des récompenses au delà de toute pro-portion raisonnable; il couvre dun privilège injuste le déclin ou lesraccrocs de talent de beaucoup de gens ; il va directement contre le butavoué de ladministration, de lInstitut, de lÉcole, qui est de préserverles jeunes gens des influences dun goût quon na jamais cessé de déclarermauvais et nuisible : celui du public. Il nencourage et ne sert que lestentatives bruyantes dartistes altérés par une soif perpétuelle depublicité ;


. Gazette des beaux-arts . ime. Il multiplie outre mesure le nombre des artistes et des œuvres mé-diocres ; il multiplie le nombre des récompenses au delà de toute pro-portion raisonnable; il couvre dun privilège injuste le déclin ou lesraccrocs de talent de beaucoup de gens ; il va directement contre le butavoué de ladministration, de lInstitut, de lÉcole, qui est de préserverles jeunes gens des influences dun goût quon na jamais cessé de déclarermauvais et nuisible : celui du public. Il nencourage et ne sert que lestentatives bruyantes dartistes altérés par une soif perpétuelle depublicité ; il nest devenu quune halle, une bourse des tableaux, oùles jeunes gens se forment au commerce beaucoup plus quà lart. Tant que lAcadémie fut chargée des fonctions du jury, elle parvint,grâce à la sévérité de son examen, à porter les Salons vers un niveau àpeu près constant, sous le double rapport du talent et du nombre desouvrages admis. Cependant chaque artiste pouvait alors envoyer à Tex-; y. PANDORE, PAR M. JULES LEFEBVRE. {Fac-similé dun dessin à la sanguine de lartiste. /if) 362 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. position autant de toiles que bon lui semblait. Lorsquun jury élu succédaau jury académique, le nombre des tableaux admis ne cessa daugmenteret le niveau du talent moyen ne cessa de baisser ; et cependant on ré-duisit à trois et à deux le nombre de tableaux que dût envoyer chaqueartiste. Une liberté incomplète faisant échec à une tutelle incomplète, telfut le système quon inaugura avec le jury élu, et qui a eu des résultatspresque désastreux. Ladministration sest toujours laissé ballotter entre les plaintes, lesavertissements de ceux qui croient avoir la mission de sauvegarder,élever lart, et les lamentations, les réclamations de la masse des artistesqui demande avidement quon lui procure les moyens de vivre les plusfaciles et les plus avantageux. De là sont venus, dans lorganisation desSalons, ces variations, ces hésitati


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