. Les facâetieuses nuits du seigneur Strarapole. tel que lepensez. — Exposez-le donc, dit le Bembe, affin denous mettre hors de peine.— Tresvolontiers, respondla damoiselle, car je veux bien que sçachez quil nesignifie autre chose que le flambeau ou chandelle desuif, qui a toutes ces qualitez cy dessus : si elle estmise en une lanterne, qui a grande et large louver-ture, elle entre toute en son corps, et qui lestraintentre ses doigts, elle luy souille la main de suif. » Et,pource que les coqs par leur chant annonçoient my-nuict estre desja passé, ma Dame commanda à Ca-taruze mettre fin à


. Les facâetieuses nuits du seigneur Strarapole. tel que lepensez. — Exposez-le donc, dit le Bembe, affin denous mettre hors de peine.— Tresvolontiers, respondla damoiselle, car je veux bien que sçachez quil nesignifie autre chose que le flambeau ou chandelle desuif, qui a toutes ces qualitez cy dessus : si elle estmise en une lanterne, qui a grande et large louver-ture, elle entre toute en son corps, et qui lestraintentre ses doigts, elle luy souille la main de suif. » Et,pource que les coqs par leur chant annonçoient my-nuict estre desja passé, ma Dame commanda à Ca-taruze mettre fin à ceste dixième nuictée par le récitde quelque gentile fable et plaisant énigme, laquelle,plus prompte à bien dire quà se taire, en ceste façondonna commencement à sa fable, FABLE V. P^osolin de Pavie, homicide et larron, estant prins et mis à latorture, ne confesse rien ; mais, voyant tourmenter sonfils, saccuse de soymesme sans autre contrainte; à raisondequoy on luy sauva la vie par un bannissement, puis sefit Quelle et combien ardante et estroite2est lamitié du père envers son ver-tueux enfant, il ny a aucun à qui Dieu,ayt fait ceste grâce destre honoré dunom paternel qui nen puisse rendre bon tesmoi-gnage, pource quil ne se travaille seulement pourlentretenir de vivres et vestemens, mais aussi ha-•zarde souvent sa vie pour lagrandir et faire que ceci soit vray, je le vous monstreray par lerécit de ceste petite fable; laquelle, encores quellesoit plus pitoyable que plaisante, je pense quellene sera de moindre enseignement et la noble cité de Pavie, tresrecommandée tant FABLE V 59 pour les lettres qui y florissent comme pour tenirensevely entre ses murailles le corps du vénérablesaint Augustin, vray marteau des hérétiques et lalumière et clarté de la religion chrestienne, demeu-roit, na pas fort long temps, un nommé Rosolin,homme meschant, traistre, desloyal, meurtrier, lar-ron et rempli de toute m


Size: 1588px × 1573px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1800, bookdecade1880, bookpublisherparis, bookyear1882